Publiées à l’origine dans des magazines américains, la plupart de ces pièces n’avaient jamais fait l’objet d’un livre. Malgré leur qualité inégale, ces textes restituent bien l’originalité du monde de Djuna Barnes, surnommée la Gréta Garbo de la littérature, pour sa beauté et le mystère dont elle s’entoura. Elle côtoya Joyce, O’Neill, Beckett, fit scandale avec ses amours nombreuses et parfois homosexuelles, et par certains de ses romans. A 40 ans, elle s’enferma chez elle et mourut à 90 ans dans la misère. De cette vie atypique est née une œuvre étrange. Ses personnages, la plupart féminins, dérangent. Il émane d’eux un malaise, comme si la vie les avait endurcis, blasés, ou encore rendus victimes d’obsessions. La mort de l’amour, le suicide, l’ennui, l’inquiétude rôdent. L’art de Djuna Barnes, c’est de rester énigmatique, comme si le réel déviait vers l’inconscient. C’est peut-être pourquoi ces pièces continuent de hanter l’imagination du lecteur.
L’Arche
Traduit de l’anglais par Nadine Alcan
139 pages, 75 FF
Théâtre Pièces en dix minutes
octobre 1993 | Le Matricule des Anges n°5
Un livre
Pièces en dix minutes
Le Matricule des Anges n°5
, octobre 1993.