Il est logique qu’un éditeur aussi avide de découvertes que François-Marie Deyrolle soit très attentif aux manuscrits reçus par La Poste. Mais les places sont extrêmement chères. Sur la soixantaine de textes environ réceptionnés chaque mois au 25, rue Condorcet, un seul a été publié : Un de Gérard Lépinois. Principale caractéristique de ces envois spontanés : une forte proportion de poésie (les 2/3). « Pour la poésie, je reste toujours surpris par ce paradoxe entre cette masse énorme qui est écrite et ce peu qui se vend. » Malheureusement, la bonne intention et le sens du partage ne suffisent pas. « Les gens essaient d’être poète. Ce n’est pas un but d’être poète. La poésie doit être la conséquence formelle d’une écriture. » Le refus n’empêche pas une réponse. Une lettre-type n’est pas bon signe, une lettre personnalisée est un gage de quelques promesses, une invitation à la persévérance. En tout état de cause, vous n’aurez pas tout perdu. Fan de correspondance, François-Marie Deyrolle adore lire du courrier. Et dites-vous bien que la concurrence est rude. Actuellement, une trentaine de manuscrits attendent l’imprimatur éditorial. A quelque chose malheur est bon.