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Entretiens Yves Martin le tendre geôlier

octobre 1994 | Le Matricule des Anges n°9 | par Dominique Sampiero

Depuis 1964, on se délecte des écrits d’Yves Martin, poète et nouvelliste qui publie aujourd’hui son premier roman (d’après son éditeur), un récit érotique en forme d’apologie de l’imagination. Rencontre avec un des écrivains les plus discrets de la littérature française.

Yves Martin sortait juste des rushes d’un film dont il écrit les dialogues. Il avait encore dans la tête les pensées d’une sourde muette plaquée par un diplomate.
Voix rocailleuse, un peu canaille, écrasant les mots comme des mouches, mais non, trop doux, trop gentil pour faire du mal à une mouche.
Un rire étrange mêlant la gouaille à la fatigue, mécanique détachée du corps, un rire de quelqu’un qui aurait vécu plusieurs vies. On se sent tout de suite du respect pour l’homme. Et on ne sait pas trop d’où ça vient. Il est direct, attentif, sans manière. Mais avec une sorte d’élégance. Le vieux mot de dignité lui va mal parce qu’il a des éclats de voix d’anarchiste. Il marche lentement, respire entre quelques foulées, il parle beaucoup. Dans le pli des yeux, il tient un sourire, une malice d’enfant. Catcheur, déménageur, montreur d’ours. Mais avec un cœur d’or. Une tendresse de petite fille. Et dans son esprit la vivacité, la ruse féline. Yves Martin doit être du signe du chat. Conversation à cœur ouvert et à bâtons rompus.

Yves Martin, vous avez eu de sérieux problèmes de santé ?
Oui, une leucémie.
Depuis longtemps ?
Depuis 1989. J’ai des traitements assez lourds. Oh, je ne me plains pas, je vis ! Mais je suis flapi, je n’ai plus de force. Le seul risque, c’est de passer un certain taux. Alors là, je tombe… ça m’est déjà arrivé boulevard Saint-Michel. Je me suis retrouvé à Cochin. Je me suis fait mal parce que je me suis cassé le bras, vous savez sur ces plots qu’on pose pour empêcher les voitures de se garer. On appelle ça les bites à Chirac… (rires)… Il m’ont remis le bras comme ça, sans anesthésie. C’est comme ça qu’on fait.
Clerc de notaire, c’était un métier ennuyeux ?
Non, non, ça m’a beaucoup appris. On rencontre des gens pour des successions, des partages, des mariages. J’étais dans un service qui s’appelle les Formalités. On publie des actes et on veille à leur bonne rédaction. Cette activité rédactionnelle m’a beaucoup apporté. Je me déplaçais, j’allais dans les bureaux des Hypothèques, à Paris, en province, en banlieue aussi.
La rédaction du texte, c’est faire attention à ce qu’un acte administratif soit bien rédigé, dans quel but ?
Pour qu’il soit publié. Et admis dans les hypothèques. C’est une histoire que vous racontez, et il doit y avoir une exactitude des dates, des numéros, des termes. C’est un vieux Monsieur, au début de mon métier, qui m’a enseigné à faire les origines des propriétés, et il était terrible d’exigence. Le clerc de notaire est un scribe.
Vous voulez dire qu’il y avait déjà un rapport à l’écriture littéraire dans ce métier ?
Oui, oui. Bâtir un acte, c’est comme au cinéma. Il y a des rapports extrêmement précis entre le cinoche et bâtir un acte de notaire. Comme dans le script, il y a un début, une fin, une histoire.
Le cinéma comme acte notarié ?
(rires)… oui, oui, un côté comme ça, rédactionnel. Une maîtrise de...

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