Une citation de la Genèse (« Voilà l’homme aux songes qui arrive ! ») place d’emblée l’Année de la comète - parue en Espagne en 1974 - sous le signe de l’onirisme. L’œuvre mêle en effet histoire, légendes et mythes fondateurs, tous revisités par la fantaisie poétique du romancier galicien. Le héros, Paulos, fait profession de rêver : « Il distinguait encore ce qu’il vivait de ce qu’il rêvait, mais il se surprenait lui-même en découvrant qu’il vivait aussi ce qu’il rêvait, que ce qu’il vivait prenait la forme de ses rêves. Il suffisait parfois d’ajouter un adjectif au pain et à l’eau, à une colombe ou au tissu de sa cape pour que se produise une mutation soudaine, et que le réel devienne fantastique. » C’est ainsi qu’au cours des multiples péripéties qui forment la trame de ce roman il rencontre le roi Arthur - qui a des hémorroïdes - et Jules César - qui souffre de rhumatismes. Alvaro Mutis dans sa préface compare Cunqueiro à Julien Gracq. Amateurs de rationnel s’abstenir.
Actes Sud
traduit de l’espagnol
par Claude Bleton
238 pages, 128 FF
Domaine étranger L’Année de la comète
mars 1995 | Le Matricule des Anges n°11
| par
Isabelle Dupré
Un livre
L’Année de la comète
Par
Isabelle Dupré
Le Matricule des Anges n°11
, mars 1995.