Née en 1960, à Erevan en Arménie, Mariné Pétrossian écrit dans un pays depuis longtemps sujet aux luttes et à l’oppression. La légèreté de sa poésie est d’autant plus frappante qu’elle se teinte de sensations douloureuses et sensuelles où le sentiment d’un printemps qui n’est plus à attendre, puisque « déjà venu », témoigne à chaque pas de cette nostalgie d’une terre bafouée par les pouvoirs politiques. Cette limpidité dans l’écriture, cette secrète attention aux choses épargnent cependant le poète de la fatalité des régimes. « J’apporterai des pierres,/ j’en emplirai ma chambre./ Rien qu’un peu de réalité/ dans ce chaos hurlant. », écrit Mariné Pétrossian, qui dépassant la douleur d’une civilisation, nomme sa quête dans des poèmes radieux. « Nul ne connaît la cause de sa joie,/ et les nuits sont plus fugitives que jamais,/ et de nouveau les vents poussent les eaux/ très loin, vers on en sait quels océans. »
Editions Comp’Act
Traduit de l’arménien
par Vahé Godel
68 pages, 88 FF
Poésie J’apporterai des pierres
février 1996 | Le Matricule des Anges n°15
| par
Marc Blanchet
Un livre
J’apporterai des pierres
Par
Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°15
, février 1996.