Ma chair a des senteurs d’automne/ J’essaie de déchiffrer le temps/ Avec mon visage tout entier jaillissant/ Comme oracle sourdant d’invisibles fissures". Poème de la douleur, de l’enfant perdu, Passage mystique de la poétesse grecque Maria Lampadaridou-Pothou va au-delà de la plainte pour rejoindre un chant étoilé où sont conviés les abîmes de l’être, et les signes, fussent-ils funestes, du destin : anges, lieux et sensations. La notion de mystique est exploitée ici avec justesse. Elle témoigne d’un pouvoir d’invocation rare où se mêlent les religions grecque et chrétienne, où le sacrifice, l’extase et la prière affirment le don du poète dans sa capacité à fonder par l’expérience du regard les conditions du mysticisme : rechercher les signes terrestres d’un monde invisible, ouvrir des brèches pour pénétrer l’âme du monde. Ce poème d’une ferveur brûlante redéfinit par sa perfection formelle l’objet de la poésie : incarner sa présence par la magie du verbe.
Le Temps qu’il fait
Traduit du grec par Jacques Lacarrière
66 pages, 65 FF
Poésie Passage mystique
février 1996 | Le Matricule des Anges n°15
| par
Marc Blanchet
Un livre
Passage mystique
Par
Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°15
, février 1996.