N’oublions pas qu’il existe une littérature conceptuelle comme un art du même nom. Dans ce domaine, tout prend sens, pourvu que ceux qui y participent y trouvent quelque raison. Pierre Courtaud fait partie de ces auteurs proches de l’Oulipo qui ont trouvé manifestement dans Perec et autres imploseurs du langage des maîtres incontestables. Couloir est donc un texte avec trois niveaux de lecture : le couloir symbolise la phrase comme le passage obligé vers quelque chose d’autre, dont on ne sait pas trop ce que c’est sinon qu’il permet au texte d’exister. Avec une seule phrase au milieu de la page, des textes en italique évoquant l’état d’un personnage et ses souvenirs, et des descriptions minitieuses d’un règne animal/ minéral, le texte se dessine pour atteindre sa coda. « C’est tout aussi nécessaire de trembler pour un couloir et une seule phrase ». On a tremblé pour mieux que ça.
Mem/ Arte Facts
48 pages, 65 FF
Poésie Couloir
décembre 1996 | Le Matricule des Anges n°18
| par
Marc Blanchet
Un livre
Couloir
Par
Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°18
, décembre 1996.