La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Par monts et par eaux

décembre 1996 | Le Matricule des Anges n°18 | par Eric Naulleau

Sur Terre et sur mer

Il faudra bien reconnaître à Alexandre Grine (1880-1932) sa juste et haute place au sein de cette fabuleuse génération littéraire dont l’avènement coïncida avec les premières années de l’Union Soviétique. Cela reviendra par la même occasion à saluer la tenace entreprise d’un éditeur -qui inscrit à son catalogue un septième livre de l’écrivain, en dépit d’une indifférence critique quasi monolithique- et le talent d’un traducteur qui confirme ici son rang parmi les meilleurs passeurs de littérature russe du moment.
Sur Terre et sur mer s’adresse indistinctement aux aficionados de l’auteur de L’Attrapeur de rats et à ceux qui n’en auraient jamais lu une traîtresse ligne. Les premiers découvriront, à l’occasion d’une première partie autobiographique, maints éléments à l’état brut des fictions si singulières de Grine. Notre homme s’avère tout au long de son existence bien plus à l’aise dans l’imaginaire que dans la réalité ordinaire, ainsi qu’en témoignent ses piètres carrières de chercheur d’or, de bûcheron ou de révolutionnaire, dont il ne cache rien des épisodes les plus sombres et les plus sordides. Quant aux rêveries maritimes, qui occupèrent tous les moments de son enfance qu’il ne consacra pas à dévorer les romans de Jules Verne ou de Mayne Reid, l’enfant de Viatka lâche cette confidence : « Je constate aujourd’hui que je m’intéressais fort peu à la technique de métier de matelot. Mon intérêt était superficiel, et procédait plutôt du vague et excitant plaisir de devenir marin. » Les Griniens néophytes s’aviseront ainsi que les quatre brèves nouvelles jointes au volume se révèlent autant de variations sur les péripéties relatées précédemment, et que tout le talent de l’auteur tend décidément à confondre dans un clair-obscur poétique faits réels et faits rêvés. Cet art de l’entre-deux délimite un pays imaginaire que les critiques russes baptisèrent « Grineland » et qui réserve bien des bonheurs de lecture à ses visiteurs, à commencer par l’inoubliable Le Monde étincelant (L’Âge d’Homme, 1993).

Sur Terre et sur mer
Alexandre Grine

Traduit du russe
par Paul Lequesne
L’Âge d’Homme
208 pages, 110 FF

Par monts et par eaux Par Eric Naulleau
Le Matricule des Anges n°18 , décembre 1996.