L’adaptation de Pierre Laville donne l’occasion à l’éditeur de publier la plus célèbre et très belle pièce du dramaturge américain Edward Albee. Un texte devenu classique tant il a été monté depuis son écriture, en 1962. À travers la violence des rapports d’un couple stérile et bourgeois, il dénonce une Amérique dégénérée où l’homme émasculé est soumis à la domination hystérique de la femme. Aucun rapport avec l’écrivain Virginia Woolf si ce n’est la sonorité de son nom, en anglais Woolf signifie loup. D’où la petite chanson « qui a peur de Virginia Woolf » que chantent les personnages ivres, sur l’air de « qui a peur du méchant loup »… Moins anecdotique qu’il n’y paraît, la rengaine renvoie aux peurs de l’enfance. Celle d’Albee, orphelin en révolte contre son richissime milieu d’adoption. Une enfance qui ne cesse d’habiter toutes ses pièces.
Actes Sud-Papiers
Traduit de l’américain
par Pierre Laville
143 pages, 100 FF
Théâtre Qui a peur de Virginia Woolf ?
décembre 1996 | Le Matricule des Anges n°18
| par
Maïa Bouteillet
Un livre
Qui a peur de Virginia Woolf ?
Par
Maïa Bouteillet
Le Matricule des Anges n°18
, décembre 1996.