Le premier roman de cette traductrice donne l’impression d’être murmuré. La narratrice note les gestes et les pensées d’un été passé avec son ami étranger Curt à La Courneuve. La succession d’étranges rêves de nuits agitées, le calme des journées que la foule a désertées. Pour autant qu’on sache apprécier la vie, le bonheur n’est pas que dans le pré : « Chaque matin, nous aurons eu la chance de nous réveiller pieds nus. »Cette intimité minimaliste à laquelle nous sommes conviés ressemble à une recette pour apprivoiser le temps. Lui trouver, à chaque seconde, un air différent. C’est aussi une manière de rester attentifs. Car, comme le dit Curt, dans son français vaguement apprivoisé, « Ce qui compte, ce n’est pas ce qu’on dit, mais qu’il y ait du vide autour. ». Et ce vide, autour des phrases courtes d’Anna Gibson, laisse une impression de nostalgie douce au lecteur. peut-être parce qu’il est habité.
Cet été Anna Gibson
Balland 124 pages, 70 FF
Premiers romans Cet Ete
novembre 1997 | Le Matricule des Anges n°21
| par
Thierry Guichard
Un livre
Cet Ete
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°21
, novembre 1997.