La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Revue Fusées ou musée vivant ?

janvier 1998 | Le Matricule des Anges n°22 | par Thierry Guichard

Bien profilée, Fusées mêle peinture et poésie, dans une esthétique qui lui confère son unité. Quand les avant-gardes deviennent des valeurs sûres.

Fusées N°1

Il paraîtra étrange de reprocher à une revue sa trop grande qualité esthétique. C’est pourtant ce que l’on serait tenté de faire face à ce numéro 1 de Fusées. Cette revue annuelle, lancée par le peintre et éditeur Mathias Pérez, regroupe des poètes et des plasticiens. Citons, entre autres, Olivier Devers, Daniel Dezeuze, Hubert Lucot, Christian Prigent ou Claude Vialat, écrivains et peintres que l’on aurait très bien pu voir dans la revue TXT si celle-ci n’était défunte. Il est donc étonnant de trouver ces artistes réunis ici dans un ouvrage sur papier glacé, impeccable -si ce n’est (heureusement) un cahier cousu à l’envers- ; un beau produit. Seuls, les autoportraits des artistes en fin d’ouvrage redonnent un peu de chair (ravagée) à la revue. Pour le reste, et outre les noms déjà cités, les poèmes de Charles Pennequin font bien plus que retenir l’attention. Ce jeune poète, dont les éditions Carte Blanche publient un recueil Le Père ce matin, fait entendre des « respirations », vers dont on ne peut imaginer d’autres lectures qu’en un seul souffle : « le voilà en plus mort que mort bien avant/ d’être ici en chair le voilà ici pour la première/ fois tout gelé (…)  » L’effet est garanti, la tension dans la phrase nous fait osciller entre bégaiement et logorrhée. Dans un registre un peu différent, Rémi Froger développe de longues phrases qui sont autant de scansions dans une poésie de l’invocation. Fusées affiche en couverture les thèmes qu’elle compte explorer et parmi lesquels figure celui de la télévision. On prendra donc le texte d’Emmanuel Tugny pour un écrit télévisuel à défaut d’une chronique. Dans un style où la nostalgie tendre se marrie parfaitement à l’ironie, l’écrivain évoque bien quelques anciennes figures du petit écran : « Georges Descrières, Hélène Duc (…) : de bons outils faciles à gérer, en automatique absolu, normaliens de la chose, branchés pour toujours sur la même musiquette après un vague prix ». La revue propose même une partie gastronomique (clin d’œil à Action poétique ?) avec, symbole de l’ensemble, ce contraste saisissant entre les huîtres chaudes de Jean-Luc Poivret et les recettes de l’Occupation retrouvées par Martine Sassier et Nadine Vasseur et où le pain rassis constitue le morceau de choix. On s’interroge alors pour savoir si mettre ainsi le pain rassis sur papier glacé est le comble du raffinement ou une nouvelle sorte de provocation…

Fusées N°1 140 pages, 120 FF
Carte Blanche (5, rue du Montcel 95 430 Auvers-sur-Oise)

Fusées ou musée vivant ? Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°22 , janvier 1998.
LMDA PDF n°22
4,00