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Arts et lettres La main de Soutter

janvier 1998 | Le Matricule des Anges n°22 | par Emmanuel Laugier

Musicien et peintre, malade et funambule de la folie, Louis Soutter devrait rester parmi les grands peintres de notre siècle.

Si le soleil me revenait

Il faudra bien se rendre à l’évidence : Louis Soutter compte parmi les grands peintres de notre époque, au même titre que Michaux, Artaud ou Wols. Toutefois, il est jusqu’à aujourd’hui, et malgré l’enthousiasme de Le Corbusier, de Dubuffet, de Ramuz ou Stravinski, resté en marge.
Né en 1871 à Morges, dans le canton de Vaud en Suisse, Soutter, issu d’une famille aisée, fait des études brillantes avant de se passionner pour la musique. Il s’impose vite comme un grand violoncelliste. Mais en plein concert, il se retrouve paralysé. Il ne cesse pour autant de dessiner. Extravagant au dire de sa famille, il a un goût prononcé pour les costumes, allant même jusqu’à dire à Le Corbusier qu’il aimerait « acheter un complet aussi clair en idée que les légères faces de (ses) constructions ». En 1916, sa sœur meurt subitement. Soutter entre dans une sorte de mutisme désespéré, son humeur déconcerte ses proches. Il ne faut pas moins de six ans à ceux-là pour décider quel costume lui tailler, bien serré si possible : il est alors placé dans un hospice pour déséquilibrés et malades mentaux. Il n’en ressortira que brièvement, et c’est là, par des moyens de fortune, papiers divers, que durant dix-neuf ans, jusqu’à sa mort en 1942, qu’il peindra.
Dans ce catalogue, sorti à l’occasion d’une exposition de ses œuvres au Centre Culturel suisse, en plus d’une chronologie complète, 105 reproductions en couleur, une introduction du critique d’art Hervé Gauville, on pourra lire le texte passionné que Valère Novarina (La Main) écrivit sur celui qu’il appelle tour à tour Louis d’ombre, Louis le Touchant, Louis Soutre, Louis des mains.
Cet homme ressemble aux peintures de ses personnages noirs, maigres et effilés, errants gueules ouvertes et sourires crispés. Plié un peu en arrière, la chaîne de la montre à gousset élégamment mise, il fut, comme on nomme la dernière période de son travail, l’homme à « la main sismographique », l’homme des peintures au doigt : « Regarde, dit le terrassier de Louis Soutre, le creusé de la matière : l’envers humain est ici retourné et agi ».
Oui, cette peinture agit, fortement.

Si le soleil me revenait
Louis Soutter


Édition Adam Biro /
Centre culturel Suisse
128 pages, 149 FF

La main de Soutter Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°22 , janvier 1998.
LMDA PDF n°22
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