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Théâtre Oedipe dans l’oeil d’Hölderlin

janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25 | par Maïa Bouteillet

Vingt ans après un premier travail sur Antigone de Sophocle traduit par Hölderlin, le philosophe Philippe Lacoue-Labarthe publie Œdipe, dans la version d’Hölderlin jusqu’alors inédite en français. Une entreprise d’autant plus périlleuse que, dans son parti pris de littéralité absolue, le poète allemand commet des erreurs parfois jusqu’à l’incohérence. Publiées en 1804, ses traductions de Sophocle sont sa dernière œuvre. Deux ans plus tard, il est interné à Tubingen pour démence, d’où il ne sortira qu’à sa mort. D’ailleurs au théâtre de Weimar, Goethe et Schiller accueillent son texte par le sarcasme. D’autres évoquent son état de délabrement mental.
Il n’empêche qu’avec cette traduction, Hölderlin nourrit véritablement un projet théâtral nouveau. En témoigne la précision des Remarques -que Philippe Lacoue-Labarthe a très utilement traduites- et qui sont pour le lecteur comme autant de flèches indicatives dans les arcanes de la pensée complexe du poète qui se livre en fait à une véritable interprétation du texte grec. A l’époque du retour à l’Antique, Hölderlin renoue avec une Grèce archaïque et violente, bien loin de l’image policée qu’en donne le néo-classicisme. Il fait d’Œdipe une tragédie du savoir : il lit le nom du héros tragique à partir du grec oida (j’ai vu, je sais) et se place d’un point de vue théologico-politique. Pour lui, la différence entre l’ancien et le moderne réside dans le retrait du divin. Or, avec Œdipe, Hölderlin identifie la transgression de la limite qui sépare l’humain du divin comme la tentation métaphysique moderne, c’est-à-dire celle du Savoir-absolu… A lire, ne serait-ce que pour la sauvage beauté des vers d’Hölderlin.
A signaler qu’Antigone reparaît simultanément chez le même éditeur. Par ailleurs, Philippe Lacoue-Labarthe vient de publier ses recherches sur Hölderlin (Métaphrasis, PUF/Collège international de philosophie).

Œdipe de Sophocle
Hölderlin

Christian Bourgois éditeur
246 pages, 100 FF

Oedipe dans l’oeil d’Hölderlin Par Maïa Bouteillet
Le Matricule des Anges n°25 , janvier 1999.
LMDA PDF n°25
4,00