Après la bande dessinée (une série inachevée, Louison Cresson, parue chez Dupuis), Léo Beker-Gomez s’attaque au genre romanesque. Un polar situé à Marseille, une ville « où le plus petit malfrat se prend pour Al Capone », dont l’intrigue trouve ses origines dans les mouvements révolutionnaires des années soixante-dix, du temps de la barbe christique du Che. Pour ce premier roman écrit à la façon d’un journal de bord, Léo Beker-Gomez s’est sans doute souvenu de sa jeunesse en Amérique du Sud, avant sa venue en France. Mais Marseille n’est qu’un décor et le polar un costume pour habiller une histoire d’ex-révolutionnaire, un homme qui en « Météquie du Sud » (en Argentine) perdit beaucoup en pensant pouvoir renverser les militaires. Même si le récit est alerte et l’explication finale habile, l’exploitation du genre polar, pour raconter autre chose, est ici trop évidente. Le costume n’est pas vraiment sur mesure, les procédés et stéréotypes voilent un autre récit, plus intime, qui méritait peut-être mieux.
Le Choucas noir
190 pages, 75 FF
Premiers romans L’Instant qui précède
mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26
| par
Christophe Dabitch
Un livre
L’Instant qui précède
Par
Christophe Dabitch
Le Matricule des Anges n°26
, mai 1999.