Vladi est tombé dans la marmite du communisme dès « sa sortie de Luttez-russe en 1960 ». Un vrai môme de cocos. Baptisé par la « Classouvrière », il est élevé par Marie (la tendresse) et Joseph (champion du monde du juron). L’écrivain commente ici chronologiquement l’album familial en une cinquantaine de petits sketches. L’enfance débute au Maroc pour finir à « Vil-juif » entre deux bretelles d’autoroute : « C’est comme le bruit de la mer, on s’y habitue. » Ivan Sigg déroule ces tranches de vie dignes des Bidochon exilés au Pays des Soviets avec la gouaille d’un bistrot et des calembours à la pelle (mécanique). Les vacances en « Voleveau », le supplice de la dorade au fenouil, le dimanche matin consacré à « la masse » (vente de l’Huma), les premiers émois (« Max-tube-action »)… : si le rouge tourne parfois au vinaigre, ça fleure bon la nostalgie douce-amère. C’est rigolo, inventif -comme les blagues d’un potache- et sans prétention.
Julliard
210 pages, 119 FF
Premiers romans L’Annonce faite à Joseph
octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28
| par
Philippe Savary
Un livre
L’Annonce faite à Joseph
Par
Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°28
, octobre 1999.