La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Histoire littéraire Héroique parodie

octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28 | par Eric Naulleau

Dernier chapitre de mon roman

Le Dernier Chapitre de mon roman est un texte rare de Charles Nodier (1780-1844), un roman de jeunesse si l’on ose s’exprimer ainsi s’agissant d’un talent aussi précoce que celui de l’auteur de Jean Sbogar, dont l’argument tient en quelques mots : le narrateur se rend de Strasbourg à Paris pour s’y marier avec une riche héritière, mais il rencontre en chemin diverses bonnes fortunes sous la forme -ou plutôt les formes- de cinq femmes plus ou moins farouches. Il s’avère en définitive que celles-ci sont en réalité une seule et même personne sous différentes apparences : sa future épouse.
Récit d’inspiration libertine d’une surprenante modernité et d’une grande liberté de ton, qui s’avère également prétexte à parodier divers genres littéraires -romans dits allemands (Werther) ou anglais, mais aussi Tristam Shandy de Sterne ou Jacques le Fataliste de Diderot. Mention spéciale pour cette trouvaille d’un jeune homme à ce point épris du personnage de Gœthe qu’il s’efforce d’éprouver quelque amour non payé de retour pour différentes femmes, qui par malchance (de son point de vue) finissent toujours par répondre à ses avances, ce qui le jette certes dans un désespoir croissant, mais non point celui qu’il brûle d’éprouver.
Le travail de l’éditeur de ce livre, Jacques Dürrenmatt, est en tous points admirable : les variations orthographiques entre les éditions de référence de 1803 et 1832 se révèlent aussi troublantes que les émois successifs du personnage principal, et les déplacements de virgule au fil des années aussi haletants que ceux du narrateur d’alcôve en alcôve. Page 125, c’est un redoutable officier des hussards qui surgit de la nuit et menace d’embrocher notre héros. Page 67, c’est une impressionnante syllepse (accord selon le sens et non selon la règle) qui se dresse soudain devant le lecteur.
Charles Nodier révèle en route qu’au début du XIXe siècle la librairie était « sujette aux vicissitudes de la mode », ce que l’on a peine à croire de nos jours, et que certains auteurs « ne se faisaient pas scrupule d’emprunter des descriptions parfois entières à d’autres ouvrages », ce qui paraît plus incroyable encore. Voilà « un livre de plaisir ».

Le Dernier Chapitre de mon roman
Charles Nodier

Éditions de la Licorne
99, av. du recteur Pineau, 86022 Poitiers Cedex
148 pages, 60 FF

Héroique parodie Par Eric Naulleau
Le Matricule des Anges n°28 , octobre 1999.
LMDA PDF n°28
4,00