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Revue Sortie de l’atelier

juillet 2000 | Le Matricule des Anges n°31 | par Thierry Guichard

L' Atelier contemporain N°1

Il y a quelque chose de la Nrf dans L’Atelier contemporain que lance l’ex-éditeur, François-Marie Deyrolle. De par sa présentation sobre, de par la couleur crème de sa couverture, cette publication semestrielle évoque la célèbre revue de Gallimard, non pas telle qu’elle est mais telle qu’on pourrait la rêver. On ne reprochera qu’une chose à l’entreprise : avoir obéi à l’urgence au point de laisser de très nombreuses fautes dans le texte d’André de Richaud, Je ne suis pas mort. Sans pour autant afficher une thématique, ce numéro inaugural pose la question de la place de l’individu dans le monde, sa difficulté parfois à y vivre, sa perception subjective et solitaire de ce qui l’entoure. Ainsi Marcel Cohen en neuf courts récits distanciés, découpe-t-il le réel (ou la fiction) jusqu’à presque le dissoudre dans le vide. Dans un autre registre, la longue nouvelle de Gilles Moraton, bouleversante, scelle le destin d’un enfant qui s’est cogné à la violence du couple parental. Le journal d’Antoine Émaz fouille, très intimement, la question de la création poétique ; les questions éthiques ou esthétiques (« qu’est-ce qui vient dans ce poème ? Quel droit ai-je sur ce visage ?) se mêlent inextricablement au simple fait de respirer, jusqu’à hanter celui qui écrit. Le journal de Christian Garcin dont un extrait suit immédiatement le texte d’Émaz lui fait un bel écho. La revue rend un hommage à Jean-Louis Giovannoni auquel se joint notamment Ariane Dreyfus, Valérie Rouzeau ou Cédric Demangeot. Ce dernier échappe au conventionnel de l’hommage pour nous livrer un texte d’une très grande limpidité où il met à jour l’acte de lire tel qu’il le vit et tel qu’il s’en sert pour écrire.
La revue évoque également la peinture et l’art, sans toutefois proposer des reproductions. Hommage est rendu à Jean Rustin (Louis-Combet, Noël, Moreau, Vargaftig, excusez du peu). De cette partie »artistique« le texte d’Alain Lévêque à propos de l’œuvre du peintre Winslow Homer est le plus excitant : cours magistral où passent de l’humain et de l’émotion.
Enfin, si l’on ne devait retenir qu’un texte, ce serait les 365 poèmes de cinq vers, Impératif, composés par Michaël Glück. Un poème par jour pour dire l’absence, l’absence intime, l’absence au cœur du monde, l’absence au cœur du sublime ou du trivial, l’absence de ceux qui jamais ne revinrent des camps de la mort. La succession de ces très courts poèmes, comme une litanie, compose un chant impossible :  »ignominie du récit/ qui ramasserait les signes/ qui accueillerait/ un sens à cela/ qui eut lieu." On reste ébranlé par la force de ces soixante-dix pages, qui, à l’origine, auraient dû constituer un livre chez Deyrolle éditeur.

L’Atelier contemporain N°1 - 379 pages, 100 FF - Abt 2 N° : 180 FF
2, rue de Lacoré 25000 Besançon

Sortie de l’atelier Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°31 , juillet 2000.