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Entretiens Un monde tombé de haut

juillet 2000 | Le Matricule des Anges n°31 | par Philippe Savary

De la richesse de sa langue à la question religieuse, tentative de décryptage par son traducteur René Radrizzani de l’œuvre de Hans Henny Jahnn, homme-animal et génial créateur.

C’est à René Radrizzani et à sa femme Huguette que l’on doit la découverte en France de l’œuvre de Jahnn. Au total, près de dix ans de travail. Traducteur d’August Stramm, Otto Nebel, Georg Kaiser, Alfred Döblin, ce spécialiste de l’expressionnisme allemand fut également le maître d’œuvre de l’édition intégrale du fameux Manuscrit trouvé à Saragosse de Jan Potocki (José Corti, 1989).

René Radrizzani, la langue de Jahnn est audacieuse, d’une incroyable variété. Aux phrases courtes, succèdent de furieuses envolées, comme une poussée de sève, ou encore de grands monologues méditatifs et sensuels. Ses livres paraissent avoir été composés pour l’orgue…
La variété du langage de Jahnn repose d’une part sur les pulsations rythmiques, mais aussi sur un vocabulaire d’une richesse déconcertante. Jahnn connaît le nom de toutes les plantes, tous les cristaux, tous les animaux, les termes techniques de tous les corps de métier ; il est spécialiste en architecture, en navigation (ses ancêtres étaient constructeurs de navires), en orgue ancien ; plusieurs mots sont spécifiques du Nord de l’Allemagne, certains mêmes, absents du dictionnaire, constituent des « emprunts » germanisés à partir du norvégien. Les pulsations rythmiques, alternances de phrases courtes et de furieuses envolées sont le cœur, la vie intérieure de Jahnn ; elles sont sous-entendues par des leitmotive qui font de ce fleuve sans rives de véritables fugues verbales. Un autre aspect me revient à l’esprit : Jahnn, racontant sa vie à son ami Muschg, se souvient que dans son enfance, il avait subitement perdu l’usage de la parole et avait dû ensuite faire de grands efforts pour reconquérir un mot après l’autre. Cela a peut-être contribué à rendre sa langue si peu conventionnelle, si profondément originale.
Parfois, comme dans la poésie et la prose d’August Stramm, on a l’impression de ne pas rester en-dehors, mais d’être empoigné par le rythme du langage, d’être soi-même le lieu du devenir. Également, puisque nous parlons du langage, permettez-moi de signaler qu’entre ses deux grands romans, il y a une importante évolution. Dans Les Cahiers de Gustav Anias Horn, Jahnn ne raconte plus une histoire comme dans Perrudja mais voit le monde dans une perspective existentielle, à travers les yeux, la sensibilité d’un seul et même homme. Dans son souci d’être aussi véridique que possible, le narrateur a constamment conscience du problème de l’écriture : le récit d’une existence ne peut être fixé que dans la mesure où on parvient à ressusciter, dans la mémoire, les images du passé (il y a forcément des lacunes) et réussir à les rendre par des paroles. Cette problématique est l’un des aspects qui, selon Hans Erich Nossack, font de Jahnn « le plus grand, peut-être même le seul réaliste de cette époque ». Le matériau de la narration n’est pas donné avec évidence et immédiatement traduit dans les mots ; les questions de langage ne sont pas de simples problèmes de style, mais touchent...

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