Un Londres décadent, une petite frappe, un tueur à gage, une amitié trouble. Un style incisif et ciselé, où les vestiges déliquescents de l’ère coloniale se déclinent au gré de métaphores filées. Les premiers chapitres de La Colonie nudiste semblaient prometteurs. Hélas à trop vouloir étoffer son récit d’intrigues secondaires, à faire surgir mécaniquement d’abracadabrants liens entre ses personnages, Sarah May s’embourbe rapidement. Le passé « a sauté au visage » du héros comme l’âme de la Merteuil : la « boréalis », mystérieuse maladie de peau, ravageant la face de l’ancien colon à l’image du paysage tropical qu’il avait lui-même défiguré pour en tirer profit. Le parallèle était judicieux, mais sa pertinence poétique s’étiole au gré d’un feuilleton assommant, où la mauvaise conscience britannique finit par lasser.
La Colonie nudiste
de Sarah May
Traduit de l’anglais par Erika Abrams Denoël - 362 pages, 145 FF
Domaine étranger La colonie nudiste
avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34
| par
Nathalie Dalain
Un livre
La colonie nudiste
Par
Nathalie Dalain
Le Matricule des Anges n°34
, avril 2001.