Voici une plaquette, un tir de phrases mitraillettes, illustrant à sa façon, le mot d’Allen Ginsberg « la machine à écrire est sacrée ». Énigmatiques, souvent sèches, jouant autant de la reprise que du grand écart de ton, les « pièces » de la première partie étonnent -« Revoir instance. Revoir instant et cils ». Faut-il simplement les scander ? Admettre un collage ou cut up sous-jacent ? Les questions restent, parmi les ombres de Gertrude Stein ou d’un « Marcel Duchamp falsifiant et jazyfiant ». Le second temps, plus évident, forme une litanie tonique à la gloire de la machine -« Underwood les buissons. Underwood les phoques » etc. Un florilège de citations encadrées, de Cendrars à Butor, rehaussent la guirlande. Non sans charmes et drôleries, ce recueil semble parfois le livret d’une pièce musicale aux notes, hélas, manquantes- comment jaze-t-on, ici ? Une écriture au Cou(r)taud pour un scalp littéraire.
UNDERWOOD & COMPAGNIE
PIERRE COURTAUD
La Main courante
39 pages, 70 FF (10,67 o)
Poésie Underwood & compagnie
août 2001 | Le Matricule des Anges n°35
| par
Pierre Hild
Un livre
Underwood & compagnie
Par
Pierre Hild
Le Matricule des Anges n°35
, août 2001.