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Histoire littéraire Guégan et les affreux jojos

août 2001 | Le Matricule des Anges n°35 | par Éric Dussert

Ascendant Sagittaire, une histoire subjective des années soixante-dix

Gérard Guégan bande encore, c’est ce qu’il ressort de la lecture d’Ascendant Sagittaire, une histoire subjective des années soixante-dix. On est content pour lui puisqu’à soixante ans il fait preuve d’un bel entrain. Il est bien un peu bravache lorsqu’il provoque le bourgeois (« Cracher son foutre en faisant des livres ») mais peu importe puisqu’il nous raconte, enquête à l’appui, l’histoire des éditions du Sagittaire dont il assuma la direction aux marges de l’extrême-gauche entre 1975 et 1979, « ce temps béni où les chimères nous portaient aux audaces les plus folles ».
La maison d’édition fut le poil à gratter des bonnes consciences de son temps. Ce Sagittaire-là était la résurrection de la prestigieuse maison d’édition qui publiait dans les années 1920 tout ce que l’avant-garde surréaliste avait de crémeux. Avec Guégan, la maison ne démérita pas : scandaleuse à tendance révolutionnaire, provocante, elle porta des projets hasardeux et neufs, des textes épineux qui, souvent, ont fait date. Dans le domaine de l’histoire politique, Le Sagittaire fut l’officine où se relisait l’histoire du communisme ou de la résistance. Et puis il y eut aussi l’expérience autonome de la revue Subjectif, le « laboratoire » de la maison, qui en fit la bête noire de l’intelligentsia respectable.
Ascendant Sagittaire, c’est aussi l’histoire de la montée en puissance d’une génération d’hommes du livre, ces collaborateurs Alain Le Saux, graphiste sans peur, Olivier Cohen, fondateur des éditions de L’Olivier et l’inoubliable Raphaël Sorin, l’éditeur de Houellebecq. On croise encore la fine Annie Le Brun laminant le M.L.F., Debord le « Clausewitz du hamburger » poursuivi d’une haine implacable, Jean-Jacques Schuhl, Alain Pacadis, Patrick Eudeline et le douloureux Jean-Pierre Martinet, le « successeur de Dostoïevski », auteur du mémorable Jérôme (1978), dont on apprend qu’il était le véritable redécouvreur d’Henri Calet et de t’Serstevens. Comme Guégan l’écrivait en 1979, On revient toujours chez soi. On se sent donc en droit d’attendre l’histoire des éditions Champ libre, première boutique dont Guégan et sa bande furent bannis en 1974 par l’honni Debord. À suivre.

ASCENDANT SAGITTAIRE, UNE HISTOIRE SUBJECTIVE DES ANNÉES SOIXANTE-DIX
GÉRARD GUÉGAN
Éditions Parenthèses
430 pages, 144 FF (22 o)

Guégan et les affreux jojos Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°35 , août 2001.
LMDA PDF n°35
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