Dire que la réalité dépasse la fiction est plus qu’un confortable lieu commun. À plus de 60 ans, l’Uruguayen Daniel Chavarría en a fait l’expérience. Parti sur les traces de son premier amour, cet auteur de romans policiers, pris à son propre jeu, a découvert un véritable personnage de roman. En 1953, Chavarria a 19 ans. Il rencontre Gaby, belle, manipulatrice et mariée. Pendant un an, il l’aime sans espoir ; elle s’offre et s’escamote derrière le voile opaque de ses mensonges avant de disparaître, quelque part du côté de Munich. Quarante ans plus tard, pour écrire leur histoire, Chavarria décide de percer le mystère. De 1992 à 1997, il enquête, convoque des témoins à charge, découvre les preuves de ses multiples mystifications. Madrid, cette année-là devient alors le journal d’un ouvrage en chantier, d’un livre vampirisé par son héroïne, le portrait fascinant d’une créature qui, jusqu’au bout, manipule un écrivain transi et consentant.
Madrid, cette année-là
Daniel Chavarría
Traduit de l’espagnol par Hélène Gisbert
Rivages
240 pages, 52 FF (7,93 €)
Domaine étranger Madrid, cette année-là
septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36
| par
Anne Riera
Un livre
Madrid, cette année-là
Par
Anne Riera
Le Matricule des Anges n°36
, septembre 2001.