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Jeunesse Le big banc de Ponti

décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37 | par Thierry Guichard

En racontant 24 heures de la vie d’un banc, il ouvre une fenêtre sur l’imaginaire consolateur. Une fenêtre grande comme cet album qui fait naître mille mondes.

Georges Lebanc « vit dans le Square Albert-Duronquarré » qui jouxte les monuments de plusieurs villes du monde et où ceux qui s’y rendent se transforment en leur doudou d’enfance : celui-ci en nounours de peluche, celle-là en une poupée chiffonnée, etc.
Vous qui entrez ici, abandonnez vos certitudes d’adulte.
Vous retrouverez ici la luxuriance généreuse et déjantée du père d’Adèle qui joue de la relation entre le texte (les jeux de mots sont princes) et l’image (qui en montre toujours plus qu’on ne croit). Il s’agit de faire du square comme un pays autonome : les mots sont les points d’accès, délivrent le plan des lieux où vous vous perdrez avec délice. Prenons un exemple : relatant la vie de Georges Lebanc, l’auteur évoque le temps où celui-ci vivait « sur le quai d’un vieux port dans une île de beauté ». Effectivement, sur une demi-page, vous voyez notre ami à côté d’un lampadaire face à des voiliers et de grands immeubles. Le texte dit aussi que le banc « regardait Ysaline Troisamours qui venait tous les jours rêver, appuyée au petit mur, juste au-dessus du sixième mât en partant de la droite un peu à gauche. » Vous regardez un peu mieux et vous voyez, comme indiqué, une noire silhouette de deux millimètres. Vous retrouverez Ysaline un peu plus loin, mais déjà ces deux millimètres suscitent l’imaginaire, appellent mille histoires.
L’organisation du texte (ici en légende, là en colonnes, ailleurs en un seul bloc) oblige l’oeil à aller sans cesse à la recherche de ce qui est écrit et d’en vérifier l’exactitude dans son illustration. Ainsi, la lecture ressemble-t-elle plus à un parcours : l’enfant va s’y aventurer, apprivoiser les étranges animaux, se rendre libre et, devant l’autonomie conquise, maîtriser le dragon de ses cauchemars.
Vous pouvez croire sans réserve aucune ce qui est écrit. Tout est vrai, et Ponti dès la page 8 nous prévient en précisant que, dans le square, soixante-dix oiseaux « exactement » chantent : ils sont assez gros pour que vous les comptiez vous-même.
Si l’album offre ainsi mille et une histoires, chacune susceptible de repousser toutes les angoisses de l’enfance, il propose également quelques variations initiatiques : sur les couleurs qui changent en fonction de l’heure, sur le thème de la symétrie (seulement perturbée par un drôle de personnage récurrent que vous connaîtrez mieux en fin d’ouvrage), sur le multiple (oiseaux, moutons et toute une série d’animaux étranges). Vous rirez de la fantaisie avec laquelle les chiffres s’illustrent : toutes les familles sont composées de sept ou huit membres, rangés dans un ordre décroissant, figures de plus en plus petites du même. Vous serez émus par les larmes de tristesse que des oiseaux au bec en forme de bassine attrapent au vol pour les reverser dans le bassin : le texte qui décrit chaque larme est ciselé avec une tendre justesse.
Bref, si vous connaissez déjà Claude Ponti, vous ne serez ni déçu, ni surpris et vous irez d’abord voir, en quatrième de couverture, quel sort cette fois l’auteur a réservé à l’affreux code-barres.

Georges Lebanc
Claude Ponti
L’École des loisirs
46 pages, 21,50 (141,03 FF)

Le big banc de Ponti Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°37 , décembre 2001.
LMDA PDF n°37
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