La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Premiers romans L’art et la manière

mars 2002 | Le Matricule des Anges n°38 | par Thierry Guichard

Le Voyage de Bilqîs

Critique au Magazine littéraire, Aliette Armel s’intéresse aux figures de la littérature : elle a consacré plusieurs ouvrages à Marguerite Duras, Michel Ragon et une biographie volumineuse à Michel Leiris. Mais les personnages mythologiques la retiennent aussi : elle a dirigé le volume consacré à Antigone chez Autrement (1999). C’est donc tout naturellement qu’elle mêle ici une figure d’artiste, celle du peintre Piero della Francesca, à celle de Bilqîs, plus connue sous le nom de Reine de Saba. Piero della Francesca est un peintre impulsif. Si la peinture l’entraîne dans un travail frénétique qui efface le monde social, la réussite lui ordonne de monter à Rome où se font les réputations. Silvia, sa femme orpheline, tout au contraire est mesurée et sage. Pour retenir son mari, telle Schéhérazade, elle commence à lui conter l’histoire de la Reine de Saba. Le portrait de Bilqîs qui naît alors s’impose au peintre qui suspend son art aux épisodes qu’invente Silvia. Pouvoir des mots, force de la peinture : le roman sacre le mariage du littéraire et de l’art.
Alternant le récit mythologique et l’évocation de la vie du peintre, Aliette Armel associe habilement le registre réaliste (aussi bien pour évoquer l’Italie que le voyage vers Salomon) et le registre fabuleux. Car l’art, fait de travail et de matière (la peinture) atteint à une dimension sacrée (Piero peint dans les églises) qui débouche sur une réflexion sur le temps, l’immortalité, la mort. Piero cherche dans l’art une vérité transcendantale d’où ne serait pas absente la matérialité du monde (de la chair aussi bien). Le récit de sa femme le retient et c’est au plus sombre d’une épidémie de peste qu’il découvrira la lumière qui manquait à son art. Une lumière qui s’appelle l’amour.

Le Voyage de Bilqîs
Aliette Armel
Autrement
193 pages, 14,95 (98,06 FF)

L’art et la manière Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°38 , mars 2002.