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Poésie Objets lunaires

septembre 2002 | Le Matricule des Anges n°40 | par Xavier Person

Des détails du monde nous seraient étrangers : une lumière lunaire dans le carré d’une photographie, le tressaillement de l’aile d’une mouche, l’immobilité lointaine de navires arrêtés dans une rade, un détail d’on ne sait quoi tant le détail est agrandi, devenu à lui seul un continent. Pour bien regarder, pour faire ses photographies on imagine que Suzanne Doppelt accepte d’abord de ne rien voir exactement, de ne rien reconnaître, se laissant porter par ce qu’on suppose une hébétude rêveuse, fabriquant des énigmes.
Mêlant textes et photographies, Totem est une sorte d’énumération lente, attentive aux brumes lumineuses, aux territoires intermédiaires où dans les rêves communiquent les vivants et les morts, à la simple brillance d’un carrelage au mur d’une salle de bain, à la saturation blanche de la lumière dans une pièce vide, à tout ce qu’on ne sait pas trop nommer, qu’on ne sait pas exactement regarder dès lors qu’on regarde de trop près et dans une trop grande immobilité.
Quelque chose dans ce livre se passe comme rarement. Dans ce va-et-vient entre poèmes et photographies une syntaxe se crée, produisant ses effets de brouillage et d’interrogation, ouvrant un espace de rêve. Là rien n’est sûr et pourtant nous y sommes comme jamais, en cette troublante intimité, cet espace impossible : « le mobile ne se meut ni dans le/ lieu où il se trouve ni dans celui/ où il ne se trouve pas ».
Un récit s’installe, quotidien et féerique. Un corps est morcelé. Des poissons dans la mer nagent dans les trous noirs du rêve. On ne comprend pas tout. Le cadre se resserre, d’un plan à l’autre on perd toute vue d’ensemble. Dans l’intérieur du poème l’espace se raccourcit : une lune microscopique éclaire une toute nouvelle mesure du monde.

Totem
Suzanne Doppelt
P.O.L
Non paginé, 23

Objets lunaires Par Xavier Person
Le Matricule des Anges n°40 , septembre 2002.