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Arts et lettres L’atelier imaginaire

novembre 2002 | Le Matricule des Anges n°41 | par Catherine Dupérou

L' Homme ouvert (Fautrier)

Le livre de Fabrice Gabriel inaugure aux éditions Chatelain-Julien une nouvelle collection -« Pour voir »- consacrée à la peinture. À la lisière de l’essai et de la monographie, s’instaure un dialogue entre l’œuvre de Jean Fautrier (1898-1964) et les mots de l’auteur qui la regarde, sur le motif. En 33 « stations » l’on est invité à visiter un musée imaginaire, à suivre le parcours rêvé de l’inventeur malgré lui de l’art informel. Car pour Jean Fautrier, « la peinture est une chose qui ne peut que se détruire, qui doit se détruire, pour se réinventer ». Aussi se retrouve-t-il toujours à rebours de ses contemporains, solitaire à l’écart des grands ismes de son temps : le cubisme l’irrite, « le surréalisme du XVIe siècle était beaucoup plus intéressant », quant à l’expressionnisme abstrait il lui inspire une « grande horreur ». S’il s’appose un qualificatif, c’est celui d’« informel de la matière », rompant dès lors avec sa peinture des années 20, celle de son bestiaire où sanglier (animal solitaire s’il en est), lapins et poissons se muent en natures mortes. Arrêté en janvier 1943 puis relâché, il s’isolera dès lors à Châtenay-Malabry « dans une dépendance de l’hôpital psychiatrique : derrière le mur, dans le bois voisin, ce sont les cris des otages, les tortures d’une réalité qui s’impatiente d’être transfigurée ». Désormais Fautrier se consacrera à ses Otages, où « la figuration se creuse vers l’abstrait, l’huile mutile les corps sur le papier marouflé ». Vers 1929, L’Homme ouvert met à nu un corps creux, qui semble dormir du fond de sa mort. Les Otages « réaliseront ce dont L’Homme ouvert était l’allégorie : l’expression de la mort en soi, à même la peau de la peinture ». En 1955, le temps est à l’abstrait, Fautrier peint des Objets ; exposés, aucun des tableaux n’est vendu. Sans chercher la véracité biographique dans ce parcours, l’on suit l’auteur au cœur des « paysages métaphysiques » de celui que Jean Paulhan nomma "Fautrier
Paraît simultanément un livre de Yannick Mercoyrol, Parler avec du rouge dans la bouche, 19 variations libres sur l’œuvre du peintre américain Mark Rothko. Et l’éditeur nous promet la réédition de textes critiques épuisés. À suivre donc.

L’Homme ouvert
Fabrice Gabriel
Éditions Chatelain-Julien
84 pages, 13

L’atelier imaginaire Par Catherine Dupérou
Le Matricule des Anges n°41 , novembre 2002.
LMDA PDF n°41
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