Le narrateur vient de subir une opération de la gorge, il est en salle des soins intensifs. Autour de lui reposent des momies muettes. Personne ne vient lui rendre visite. Des infirmières passent, professionnelles et silencieuses. L’homme s’échappe dans de vagues rêveries faites de souvenirs -l’enfance, une mère adoptive, des amis disparus qui s’appelaient Roland Topor, Francis Bacon-, d’interrogations -qui sont ces gens autour de lui ?-, de regrets -sa maîtresse est partie en week-end avec son mari-, de réflexions sur la souffrance et le suicide. Franck Maubert et son narrateur semblent alors découvrir une effarante vérité : on n’apprend jamais à vivre. Encore moins à mourir. Le livre refermé, on cherche le pourquoi de ces 136 pages fluettes qui n’ont jamais réussi à prendre leur envol, comme si elles étaient restées prisonnières du réseau informe des perfusions.
Est-ce bien la nuit ?
Franck Maubert
Stock
136 pages, 12 €
Domaine français Est-ce bien la nuit
novembre 2002 | Le Matricule des Anges n°41
| par
Anne Riera
Un livre
Est-ce bien la nuit
Par
Anne Riera
Le Matricule des Anges n°41
, novembre 2002.