La revue In’hui, dirigée par le poète et traducteur Jacques Darras, publie un très sérieux numéro sur la poésie américaine depuis les années 50. Cet ensemble propose de remarquables interventions, celle de Jacques Demarcq sur la traduction de E. E. Cummings, celle de Jean-Paul Auxeméry, tout à fait éclairante de la
logique du Maximus, le grand poème épique de Charles Olson, etc. Michèle Gibault fait, elle, une synthèse des contextes historiques qui ont vu naître des poètes aussi différents que Pound, Snyder, Stevens ou Williams. L’intérêt
de ce numéro est de présenter les choix théoriques ou les positions de chaque écriture : là John Ashbery, étudié dans son « fatras », ici Louis Zukofsky, dont Darras analyse la dernière des 55 Songs.
Si l’on peut regretter que l’anthologie des six poètes américains (Antin, Bernstein, Mac Low, Moxley, Notley, Rothenberg) qui précède les études ne propose qu’une version anglo-américaine, et que la plupart des citations de livres dans le corpus critique suivent la même règle, ce volume est essentiel à la compréhension de ce qui s’est passé de l’autre côté de l’Atlantique en un demi-siècle. Avec en prime un CD.

In’hui N°56/57 - 275 pages, 18,59 €
Le Cri éditeur
(53, rue Guillaume-Stocq B-1050 Bruxelles)