Où est l’homme viril qui orne les magazines people ? Sûrement pas dans ce recueil. Texte après texte, Sibylle Berg fait l’inventaire des failles de l’homo sapiens, celui qui se balade en costard sans pli, et croit le monde à sa botte. Dans ce tour du monde des loosers, perdus sur la mappemonde du désespoir, les portraits s’enchaînent, implacables. Avec ironie et humour noir, mais aussi avec une certaine tendresse, Sibylle Berg se penche sur le destin de ces malheureux. Elle sculpte les vers d’un poème, la titraille d’un synopsis ou la transcription d’une discussion téléphonique. Et en conflit permanent, ces mâles ne peuvent guère se reposer sur les femmes présentes dans le recueil… Sibylle Berg gagne ici en force ce qu’elle perd en longueur de texte et ses récits les plus courts, comme Nuit, Théorie ou Calme, sont souvent les meilleurs. Reste la mauvaise nouvelle : « le moment où l’on devient adulte est pire que ce que l’on pense ».
La Mauvaise nouvelle d’abord
Sibylle Berg
Traduit de l’allemand
par M. Litaize et Y. Hoffmann
Éd. Jacqueline Chambon
151 pages, 17 €
Domaine étranger La Mauvaise nouvelle d’abord
juillet 2003 | Le Matricule des Anges n°45
| par
Franck Mannoni
Un livre
La Mauvaise nouvelle d’abord
Par
Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°45
, juillet 2003.