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Dossier Enrique Vila-Matas
Les lettres et le néant

novembre 2003 | Le Matricule des Anges n°48 | par Jean Laurenti

À la toute fin du Mal de Montano un homme seul marche dans la neige et « le brouillard épais (d’un) endroit obscur », « l’âme du foyer conventionnel terriblement loin, abandonné enfin pour toujours. » Cet homme, c’est Rosario Girondo, le narrateur. Il est dans cette ténèbre initiatique comme le poète de l’Enfer de Dante, au seuil d’« une forêt obscure car la voie droite était perdue ». Comme lui, il est « Au milieu de l’âge de notre vie », celui des bilans et du regard clarifié sur le monde. Et il en conçoit le plus amer des constats : nous sommes submergés par la vulgarité, le cynisme, l’affairisme. Et surtout, la littérature est menacée de toute part par ceux qui ont juré sa perte, les marchands de soupe qui en tiennent les rênes. Enrique Vila-Matas nous entraîne avec ce roman protéiforme dans un voyage étourdissant qui suit les méandres de la conscience d’un homme souffrant. Mais sans cesse le risque du pathos est désamorcé par un usage virtuose de l’ironie et le recours à l’humour, tour à tour noir ou agréablement léger.
Ce roman, truffé de fausses pistes, est composé de différentes parties qui s’imbriquent les unes dans les autres, se répondent et parfois se contredisent. Le fil conducteur qui permet au lecteur de ne pas perdre pied est l’utilisation d’un leitmotiv : le mal de la littérature. Sur ce motif, Vila-Matas brode de subtiles variations qui sont le moteur de la narration. Ce mal est d’abord celui de Montano, le fils du narrateur, devenu subitement un « agraphe tragique », c’est-à-dire un écrivain incapable d’écrire. Ce mal l’a frappé après qu’il a terminé un livre sur les « écrivains qui renoncent à écrire « , » son horizon littéraire est bloqué par le roman dangereux. » Le père célèbre critique littéraire accouru au secours de son fils est lui-même frappé d’un autre mal : il ne peut appréhender la réalité qu’à travers la littérature, sa vie est tout entière assujettie à celle-ci. Autant dire, que ses relations avec son entourage sont de ce fait très compliquées, toujours au bord de la rupture. On ne s’étonnera pas, dès lors, de voir surgir les plus grandes figures de la littérature au chevet de ces malades : Shakespeare, Faulkner, Hölderlin, Duras, Kis, Walser, Neruda, Gide, Musil, Goethe et bien d’autres, en un flot tourbillonnant qui ne cessera qu’avec la fin du roman. Qu’on ne se méprenne pas : il ne s’agit pas d’une succession de références pesantes, mais d’écrivains et d’œuvres qui s’invitent dans le récit, font comme chez eux et lui donnent sa respiration. On apprendra que le narrateur n’a en réalité pas d’enfant, qu’il a inventé ce Montano pour sortir de son impasse, qu’il n’est pas critique littéraire, mais bien « narrateur ». D’où sa compulsion à la fiction, au « parasitage » du réel, à son recyclage permanent en fragments narratifs. Le glissement vers l’autre « mal de Montano », celui qu’infligent à la littérature ses ennemis embusqués, se fera sous l’égide de Felipe Tongoy (dont le véritable nom est...

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