Dans le paysage mental que composent les mots, la lecture est un parcours : chevauchée, promenade ou équipée périlleuse. Ici nous devons nous heurter aux pierres du chemin. Les vers courts, mats ou aigus, en distiques ou tercets, forment des unités variables que relient des échos sonores, des reprises de verbes. Le poème tout entier semble dédié -au monde qui s’offre, à ses éléments : feu, mer, sable, ciel, soleil. Ce monde, E. Rodrigues l’arpente, entre la prière et le cri. Elle est présente : « Je prends part/ à ce retour » et rend présent : « Le ciel/ piétine/ le sol// Pas une force/ ne disparaît ». Face aux tremblements de la lumière, la voix, elle, demeure ferme et la métaphore acérée : « J’érode/ les tendons de la nuit// Le jardin fuit pour nous/ sous le tilleul. »
Une étoile à la lucarne
d’Emmanuelle Rodrigues
Éclats d’encre, 45 pages, 12 €
Poésie Une Etoile à la lucarne
novembre 2003 | Le Matricule des Anges n°48
| par
Emmanuel Laugier
Un livre
Une Etoile à la lucarne
Par
Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°48
, novembre 2003.