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Poésie Éclairage impossible

juin 2004 | Le Matricule des Anges n°54 | par Emmanuel Laugier

Néon, actes et légendes

Jean-Marie Gleize s’est imposé en France comme l’un des représentants théoriques de ce que l’on appelle la poésie négative ou post-poésie, c’est-à-dire une poésie qui travaille, à partir de la récupération de toutes procédures langagières, visuelles, numériques, à la formulation d’une critique interne de la réalité. Nioques, la revue qu’il a fondée il y a plus de dix ans, en est le fer de lance. Avec Néon, (et sa virgule), que l’on trouvait déjà accolée à Non, (Al Dante, 1999), nous suivons la logique propre à ce que l’auteur appelait une Simplification lyrique (Seghers, 1987). La lumière du néon est celle des parkings, des caves, parfois des cuisines, elle est d’une blancheur très crue, c’est une lumière qui bourdonne dans sa « nuit sur nuits de lait ». Elle aplatit l’espace plus qu’elle ne lui donne une profondeur. Néon, la virgule serait là pour écrire ce qui reste à dire à la suite de cet éclairage-là, ce qu’il reste à dire de la crudité impossible de son éclairage, « ossature effrayante » disait Adamov. Réel d’un coup revenu au visage comme un fouet. Néon, sous-titré « actes et légendes », est sans doute le livre de poésie le plus abouti de Jean-Marie Gleize. Il ne s’embarrasse ni de visées théoriques, ni de pathos. Néon, lance plutôt des propositions. La phrase file, se retourne, se répète jusqu’à s’arrêter devant les plans mutiques de photographies : « Vous regarderez ce que vous voyez. Mais vous le regarderez absolument. Vous essaierez de regarder jusqu’à l’extinction de votre regard, jusqu’à son propre aveuglement et, à travers celui-ci, vous devrez essayer encore de regarder. Jusqu’à la fin ».

Néon,
Jean-Marie Gleize
Le Seuil, « Fiction & cie »
176 pages, 16

Éclairage impossible Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°54 , juin 2004.