Inculte N°1
Soutenu par Jean-Claude Fasquelle (Grasset), Inculte propose tous les deux mois, dans un format de poche et à un tout petit prix un ensemble de contributions plus littéraires que philosophiques (même si le « philosophique » est revendiqué dans le sous-titre) réparties en cinq rubriques. Cette première livraison s’ouvre ainsi sur un entretien avec William Gibson, l’un des pères du mouvement cyberpunk, qui revient ici sur l’évolution de son œuvre et les rapports entre technologie, littérature et temps présent. À l’entretien succède un dossier consacré à W. G. Sebald, dans lequel sont abordées les questions autour desquelles gravitent tous ses récits, l’histoire, la mémoire et le statut de sujet mineur. Cet ensemble est honnête, mais aurait toutefois pu être étoffé davantage. Inculte présente ensuite plusieurs interventions critiques indépendantes les unes des autres. Bruce Bégout propose une analyse de la dégradation de l’espace urbain contemporain, Arno Bertina évoque un texte non publié de Pierre Parlant, intitulé Pas de deux, Claro présente celui, immense, écrit sur une quinzaine d’années, que W. T. Vollmann a consacré à la notion de violence. La revue donne ensuite la réédition d’un texte, initialement paru en 1970 dans la revue L’Arc, où Maurice Blanchot réfléchit sur le problème de l’éternel retour dans l’œuvre de Pierre Klossowski. Un ensemble de notes de lectures vient clore le tout. On ne peut que souhaiter à Inculte de poursuivre sur la lancée…
Inculte N°1, 136 pages, 5 € (44, rue Trousseau 75011 Paris)