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Domaine étranger Le présent antérieur

octobre 2005 | Le Matricule des Anges n°67 | par Thierry Cecille

Un Turc dans le jardin

1922-1923 : Mustafa Kemal (qui n’est pas encore Atatürk : le père des Turcs) remporte la guerre d’Indépendance et fonde la République ; pour les Grecs c’est la Catastrophe : 900 000 d’entre eux doivent quitter ce pays, quant aux derniers membres de la dynastie ottomane, devenus d’indésirables témoins d’un passé honteux, ils doivent prendre le chemin de l’exil doré. Ces quelques précisions (il est regrettable qu’aucune note historique n’accompagne cette traduction, vive et précise) semblent nécessaires, car c’est sur le fond de cette tragédie (fin d’un règne presque millénaire, échange de populations, rancunes nationales) que se développe ce long roman jamais ennuyeux cependant. D’une vaste demeure étouffante de Kifissia, banlieue chic d’Athènes, en l’été caniculaire de 1958, à un yali, pavillon de plaisance désormais désert, d’une Istanbul enneigée de 1998, en passant par Edirne, où trône la plus belle mosquée de Sinan, et les palais où se trament les assassinats fratricides des sultans, les vivants croisent les morts, les revenants surviennent, l’enfant Ilias, prophète Elie effrayé par son don, noue avec la vieille Mme Mérope-Justine une amitié qui mêle à l’approche de la mort la découverte de la vie. Si l’on consent à accepter la forme tout à fait traditionnelle du récit (alternant portraits un peu trop pittoresques, évocations efficaces des lieux et atmosphères, tours et détours maîtrisés de la chronologie, dialogues un peu trop théâtraux), on se laisse entraîner par cette danse des fantômes, cette mêlée féroce et tendre de deux peuples et de deux langues, cette épopée intime de la mémoire, éloge sensuel d’un passé qui redouble, tel un reflet dans le miroir, notre présent.

Un Turc dans le jardin d’Yannis Xanthoulis
Traduit du grec par Florence Lozet
Actes Sud, 377 pages, 23,50

Le présent antérieur Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°67 , octobre 2005.
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