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Événement & Grand Fonds Fantômes résidentiels

novembre 2005 | Le Matricule des Anges n°68 | par Gilles Magniont

Nouveau ? Fabriqué ? Réussi ? Il vaut la peine de lire jusqu’au bout « Lunar Park », roman de Bret Easton Ellis et sa conscience, pour ne pas sortir de ces hésitations.

À quoi ressemblent ses histoires ? Disons que la lecture en est souvent éprouvante, Ellis s’étant fait une spécialité des descriptions cliniques et des détails dégueulasses. Le dernier exemple en date, c’était Glamorama (1998), où diverses explosions permettaient d’assister en très gros plan au démembrement des organismes de la jet-set : peu de choses encore en comparaison d’American psycho, catalogue souvent insoutenable dont chaque scène de sexe semblait préparer l’offensive d’un déchaînement horrifique (l’auteur, c’est curieux, dit lui-même éprouver des difficultés à relire certaines scènes). Or, surprise, avec Lunar Park il faudra attendre la page p.357 pour s’émerveiller d’énoncés tels que « L’anus du chien était distendu, au point d’atteindre un diamètre d’une vingtaine de centimètres environ. La moitié inférieure du Terby dépassait du chien et s’enfonçait progressivement dans la cavité, ondulant un peu pour glisser plus facilement » et pour le reste, aucune pratique humaine et déviante à se mettre sous la dent, le narrateur se contentant d’assez banals fantasmes.
Ce narrateur, justement. Là encore, Ellis semble revenir à hauteur humaine. Dans ses deux derniers romans, les personnages principaux s’avéraient hautement improbables et fortement symboliques : un golden-boy-tueur-en-série occupé à saccager la surface d’un monde dont il constitue l’un des plus flamboyants représentants (American Psycho), un jeune et arrogant top-model enrôlé dans une organisation terroriste composée d’anciens mannequins (Glamorama)… Rien à voir avec le héros de Lunar Park. Quarante ans, écrivain, fraîchement installé avec femme et enfant dans une banlieue cossue de la côte Est, peinant à assumer sa paternité : presque l’argument d’un sitcom, ou d’une comédie douce-amère, dont on retrouvera d’ailleurs les éléments de base, du dîner d’amis jusqu’à la thérapie conjugale. Si ce n’est que le comté de Cleveland est hanté par une faune qui n’est pas étrangère au romancier : élite issue des meilleures écoles, tels les jeunes gens dépravés de ses précédentes fictions, ce sont encore et toujours les mêmes, mais ils ont vieilli et délaissent les grands cadres urbains pour élever leurs enfants, puisqu’ils ont maintenant des enfants, à l’ombre de demeures rassérénantes. Un monde où les épouses sont « d’une beauté générique », où les mères répondent aux invitations avec des phrases du type « Non les enfants sont archibookés », où ces enfants, au sortir de l’école, peuvent ressembler à « une parodie d’homme d’affaires fatigué ». Il ne faudrait donc pas croire qu’Ellis, en changeant de cadre et de personnel romanesque (la quarantaine, la banlieue, les enfants), ait fondamentalement changé de préoccupation : l’évocation d’une société glacée et matérielle fait toujours le long nerf de son œuvre. Les flux boursiers s’y mêlent maintenant au sentiment filial « Ce n’était pas tant qu’ils étaient inquiets pour leurs enfants, ils voulaient quelque chose en retour, ils...

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