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Domaine étranger L’ours final

juin 2006 | Le Matricule des Anges n°74 | par Dominique Aussenac

Le loup et l’ours font peur. Les étrangers aussi. À Prats de Mollo, en Cerdagne (Catalogne française), chaque année, au cœur de l’hiver, on fête l’ours ou plutôt le sauvage qui est en lui. À défaut de plantigrade, des hommes grimés le représentent. Ces « sauvages » doivent enlever une jeune vierge. À partir de cette fête traditionnelle, Joan-Lluis Lluis, né à Perpignan en 1963, auteur de cinq livres publiés à Barcelone, construit un roman de politique-fiction aux allures pamphlétaires. Tout en dénonçant l’occupation française de ce pays depuis le XVIIe siècle, il stigmatise la collaboration des indigènes, la perte de la langue, des traditions et surtout la petitesse et la veulerie des populations repliées sur elles-mêmes. Le trait est certes très forcé (policiers portant tricorne, oppression totalitaire, etc.), mais le scénario tient bien la route.
Il réintroduit une prophétie selon laquelle, le jour où un vrai ours reviendra enlever une vierge, les Français seront chassés de Catalogne Nord. Or, il se trouve qu’un ours est signalé dans les parages et qu’une jeune femme, mise au ban de la communauté après un libertinage adolescent que les morales les plus constipées réprouvent, revient au pays. Elle souhaite veiller sa mère qui a mis fin à ses jours. La population s’inquiète de ses deux présences, les conspue. Si l’animal n’a pas le temps de rejoindre la fausse vierge, cette dernière retrouvera l’état de sauvagerie, de folie de sa mère. Portrait d’une femme (d’une langue) opprimée par une communauté, sensible et pertinent.

Le Jour de l’ours de Joan-Lluis Lluis
Traduit du catalan par Cathy Ytac
Tinta Blava, 120 pages, 15

L’ours final Par Dominique Aussenac
Le Matricule des Anges n°74 , juin 2006.