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Domaine étranger Jouir en dépit de tout

juillet 2008 | Le Matricule des Anges n°95 | par Yves Le Gall

Douze jours en Australie

Un homme retourne auprès de sa mère en Australie et lui confie sa douleur. Sa fille de 7 ans est morte dans un incendie alors qu’il faisait l’amour avec sa jeune institutrice. « Je baisais cette femme pendant que ma fille mourait ». Sa culpabilité ne va pas l’empêcher à nouveau de « glisser sur les pentes de l’amour ». « Quand je vois une femme aux cheveux courts, aux yeux sombres, intenses et avec un corps qui me plaît j’ai envie de ça ». Et cette femme ce sera Anna, une photographe rencontrée lors du procès Barbie dont il assure la couverture pour un journal australien. À 10 ans, Anna avait pour petit copain un de ces gamins cachés à Izieu raflé par Barbie et qui ne revint jamais. Son frère survécut à Auschwitz et Anna l’épousa. D’un côté tous les morts de Barbie, de l’autre une seule morte, « juste une fille, mais c’était ma fille ».
Ce père n’en retire qu’une seule et simple leçon : vivre avec sa douleur, refuser l’oubli, refuser la trahison… « Si quelqu’un me dit un jour que j’ai atteint la sérénité alors je saurai que j’ai échoué ». L’amour physique devient pour lui comme pour Anna le seul refuge dans une quête désespérée et absolue, comme si jouir les aidait à entretenir leur détresse. Et il n’y a évidemment aucun avenir possible entre eux, rien d’autre que de « baiser jusqu’à en crever ».
John Tittensor, à qui l’on doit chez le même éditeur La Croisade de Carmody (1997), parvient ici à décrire sobrement comment après la perte, le monde peut devenir de plus en plus incompréhensible et les rapports amoureux prendre une dimension assez paradoxale. Quelques facilités sont à déplorer concernant la personnalité de Barbie et les péripéties de son procès qui n’apportent rien au climat très obsédant du roman. Mais cela ne ternit pas l’émotion suscitée par des passages réellement bouleversants à la délicate frontière de l’amour et du désespoir.

Douze jours en Australie de John Tittensor - traduit de l’anglais (Australie) par Camille Domecq, La Fosse aux ours, 125 pages 16

Jouir en dépit de tout Par Yves Le Gall
Le Matricule des Anges n°95 , juillet 2008.
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