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Entretiens Mode des travaux

novembre 2008 | Le Matricule des Anges n°98 | par Dominique Aussenac

À travers un roman-vie, Antoine Piazza dépeint un chantier de travaux publics en pleine brousse. Et se dégage de cette micro-société, en proie au déracinement, une étonnante comédie humaine.

La Route de Tassiga

Au nom de la santé publique et de l’hygiène mentale, les livres d’Antoine Piazza devraient être affublés de messages préventifs. « Attention ce roman peut vous transporter irrémédiablement dans un monde de fiction » ou encore « L’abus de cet ouvrage entraîne des troubles de structuration du réel ». Son premier et délirant opus Roman fleuve (Le Rouergue, 1999) permettait à un énième sauveur de la France de basculer son pays et ses concitoyens dans un territoire de fiction. Le suivant, Mougaburu (id., 2001) présentait une caracolante fresque historique autour des cendres de Napoléon, du souvenir de son épopée et des jeux de pouvoir. Les Ronces (id., 2006) offrait entre témoignage autobiographique et document ethnographique sept ans de la vie d’un village reculé du Haut Languedoc, racontés par l’instituteur de la commune. S’il vit maintenant à Sète, Antoine Piazza, mazamétain d’origine, enseigne toujours et relate aujourd’hui de manière romanesque les tout débuts de sa carrière.
En septembre 1980, dans le cadre du service national de coopération, il débarqua en Afrique. « Je me rappelai les quinze heures de trajet entre Niamey et Tassiga, sur les mille premiers kilomètres de la route nationale, les deux techniciens qui arrêtaient le bus toutes les heures pour relever la température de la chaussée et la pression des pneus. Je n’avais pas imaginé qu’une route pût être brûlante et hostile. Comme toutes les choses qui étaient là depuis toujours et que l’on trouvait partout, les routes avaient à peine existé pour moi. Mêlées au paysage, à l’horizon, au ciel, elles n’avaient jamais été un mystère. » Il fera la classe, dans un bungalow, aux enfants d’expatriés travaillant pour une compagnie française. Leurs pères construisent une route assez incongrue, qui ne dessert aucune ville et traverse champs de mil et d’arachide, avec comme point de fuite un lac Tchad plus ou moins à sec, plus ou moins réel. De cette petite communauté va se dégager la figure d’un chef charismatique, Poncey, vieux baroudeur des travaux publics, autoritaire, au savoir-faire irréprochable. Celui-ci, à grands coups de gueule, de flatteries, de beuveries organise tout. La construction de la route, les liens avec la métropole, les relations avec les autorités locales, l’envoi de pièces détachées, la vie sociale… Dans cet univers d’hommes, les femmes sont reléguées dans le huis clos de leur villa plus ou moins climatisée. Les autochtones apparaissent en flou, vendent, travaillent comme boys, cuistots, paysans, ouvriers. Le narrateur, coopérant pour échapper à la caserne, se retrouve dans une structure tout aussi comparable. Au lieu de se rebiffer, il va en accepter les bons côtés, être l’acteur et le témoin d’une comédie humaine, adhérer au rêve fou du directeur de chantier. Un souffle épique balaie la narration. Des chœurs d’hommes s’élèvent une polyphonie, une chanson de geste, louant les prodiges du conducteur Poncey. Quant au paysage grandiose dans tous ses excès, il apparaît...

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