Peu de musiciens ont pu se confronter aux différents arts (peinture, littérature) comme Robert Wyatt. Né en 1945 en Angleterre, le futur barde voulait peindre et entra en musique sous le patronage de dada et de la pataphysique, participa à l’aventure Soft Machine, dégringola de plusieurs étages, se retrouva en fauteuil, composa Rock Bottom, un des albums les plus précieux des années 70. Sa voix souvent feulée, à la Chet Baker, a toujours porté des textes d’une rare sensibilité, intimistes et acerbes, souvent proches de la comptine, du tableau surréaliste à la Magritte, de la dénonciation (guerre des Malouines, bombardement de Tripoli…) Æncrage and Co compile dix ans d’une collaboration avec le plasticien et pianiste Jean-Michel Marchetti, soit 8o textes de Wyatt et de sa compagne Alfreda Benge. « dans la ville aux portes closes, des hommes vivants miment des saints gisant, sur des surfaces gondolées… » Sur un CD, des reprises minimalistes de Pascal Comelade et un trop bref interview.
Robert Wyatt, Anthologie du projet MW, chansons traduites et illustrées par Jean-Michel Marchetti, Æncrages and Co, 240 p., 19,90 €
Poésie Compil’ Wyatt
juillet 2009 | Le Matricule des Anges n°105
| par
Dominique Aussenac
Un livre
Compil’ Wyatt
Par
Dominique Aussenac
Le Matricule des Anges n°105
, juillet 2009.