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Dossier Lydie Salvayre
Vivre sans mourir

septembre 2009 | Le Matricule des Anges n°106 | par Thierry Guichard

Jamais peut-être autant que dans son nouveau roman, Lydie Salvayre n’aura lié l’écriture, la littérature à la vie. Mais à une vie haute et conquérante, tournée vers le monde et l’Autre, à mille lieux de l’acceptation et du renoncement.

C’est une femme démunie et fragile, dès lors qu’il lui faut parler à un public, à un micro, devant une caméra. Lydie Salvayre le sait et elle se protège en ayant recours à l’écrit. On s’était donné du temps pour l’entretien. Deux séances étalées sur trois jours, un lundi, un mercredi, à une heure où la température condescend à s’éloigner un peu de la barre des 40°C. On entend derrière les volets mi-clos les enfants du voisinage qui rient dans les bruits d’eau d’une piscine. À l’inverse d’une Linda Lê qui va puiser ses réponses dans de longs silences désertés, Lydie Salvayre s’empare très vite de la parole, la déploie à un rythme soutenu dans une multitude de directions qui lui permettent toutes d’accrocher la citation d’un autre écrivain, mort ou contemporain, une parole déjà écrite sur quoi elle peut s’appuyer. Elle appelle à elle son interlocuteur, afin qu’il prenne aussi sa part dans l’échange, la rencontre. On sent que la honte de discourir n’est pas loin pour cette romancière qui excelle à donner des voix aux autres.
On enregistre, on retourne chez soi à la table de travail pour retranscrire ses propos, chasser les digressions à la Tristram Shandy lorsqu’elles se perdent à l’intersection d’une autre voie plus porteuse de sens. Quand on arrive à la deuxième séance, la romancière nous tend une bière fraîche et une liasse d’une douzaine de feuillets bien serrés. Ça commence par « Pour revenir sur les conneries dites lundi »

Comment est né le projet d’écrire BW ?
Le 15 mai 2008, alors que nous sommes à Valence en Espagne, BW voit des mouches devant lui. On rentre à Paris, le soir il n’y voit plus du tout. On fonce aux urgences où l’on fait le diagnostic d’un décollement de la rétine. Il est opéré en urgence ; on lui dit que c’est un décollement grave et il est condamné à rester dans le noir en position de décubitus latéral droit, et immobile pendant trois semaines. Nous sommes très très bouleversés. Bernard se met à me parler comme on parle aux enfants, pour qu’ils s’endorment. Mais il me parle aussi comme quelqu’un qui va mourir. Il fallait qu’il dise. Et ça me fait l’inverse de m’endormir : ça m’embarque tout de suite. Ce qui me frappe, c’est qu’on est dans le drame, on vit le drame, mais il me parle sur un ton où se mélangent l’ironie, la gravité…
Le drame de quelqu’un, les souvenirs de quelqu’un, la vie de quelqu’un, ça ne fait pas forcément un roman. Quand il commence à me parler comme ça, je ne suis pas du tout sûre que je vais écrire un roman. D’ailleurs, je n’ai jamais pensé de ma vie écrire sur BW ni sur aucun événement si proche de ma vie…
Un soir, j’écris les deux premières phrases du livre : « Je pars. Toujours il dit Je pars, je me tire. » Et ça me plaît. Je me mets à écrire, mais sauvagement. J’en parle à Bernard Comment (son éditeur au Seuil, ndlr) qui est plus que perplexe devant le projet, qui me dit que c’est un piège terrible. Mais là, rien ne m’arrête. Alors que le livre n’est...

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