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Poésie Poésie hors limite

avril 2010 | Le Matricule des Anges n°112 | par Emmanuel Laugier

La revue Dits, sous-titrée habilement « Petites pièces traitant d’un sujet familier ou d’actualité », au format de cahier d’écolier, est une publication du Musée des Arts contemporains Mac’s, situé au Grand-Hornu en Belgique. Á la limite de paraître luxueuse, toute en quadrichromie, Dits ne garde pas moins un véritable sens pédagogique dans la présentation qu’elle fait des arts. Pluridisciplinaire et organisée selon des thèmes, tels que les récents « geste » (N°12) ou « familles » (N°11), son nouvel opus propose une radiographie de « la poésie ». Sans doute l’article défini aurait pu être remplacé par « des », puisque l’enjeu n’est pas de la définir, mais plutôt d’explorer quelques pratiques poétiques d’aujourd’hui, comme celle de la poésie scénique et enregistrée, allant du Club des hydropathes fondé en 1878 par Émile Goudeau, en passant par l’Ursonate de Kurt Schwitters, jusqu’à Henri Chopin, Bernard Heidsieck, ou encore l’écrivain-artiste du ratage, Arnaud Labelle-Rojoux. Mais aussi, et surtout, comment la poésie, et le travail sur le langage, ont pu être interrogés par l’art lui-même, et ré-exploités par lui. L’amorce du volume précise ce qu’il en fut des rapports de la poésie et de l’art depuis la fameuse formule d’Horace de L’ut pictura poesis. Là où l’expression signifiait dans l’art poétique horacien un rapprochement des deux pratiques, l’époque classique allait au contraire les faire dépendre l’un de l’autre jusqu’à même subordonner la peinture aux thèmes décris par les arts poétiques. Liaisons dangereuses que le romantisme, dont le célèbre Laocoon de Lessing, va défaire en rendant aux deux arts leur autonomie propre.
Cette introduction, suivie, comme chaque article, d’un lexique d’explication synthétique (très bonne idée), permettra de comprendre comment les arts du langage (dont la poésie) feront retour, et s’importeront, dès les années 60, dans des pratiques plastiques telles que le Minimalisme (Bruce Nauman, Donald Judd), l’Art conceptuel (Allen Ruppersberg) ou encore le travail post-moderniste de l’artiste belge Marcel Broodthaers - ses pièces sur la fable Le Corbeau et le renard, sa vidéo post-mallarméenne dans laquelle il écrit à l’encre noire sous une pluie battante. Notons encore, les rapports entre image et langage chez le formidable cinéaste Claudio Pazienza (Tableau avec chutes, 1997), les jeux de mots photographiques, acides et ironiques, de Pol Pierart, ainsi qu’un bel hommage aux compositions de Bashung (par Patrick Amine) et la double page en N&B de la scénographie de 97 réalisée par la plasticienne Dominique Gonzalez-Foerster, superbe. Enfin, ce détour plasticien autour de la poésie, voire des fictions attenantes au langage, dit un état hors limite dans lequel chacun rémunère peut-être le fameux défaut des langues dont parlait Mallarmé. Il n’y a pas alors de contradiction à ce que Dits s’achève par un petit rappel d’« Exemples d’oulipiens exemplaires », des Cent mille milliards de poèmes de Queneau à Michelle Grangaud ou Oskar Pastior… question encore de déplacements novateurs et revigorants.

Dits N°13,176 pages, 19

Poésie hors limite Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°112 , avril 2010.
LMDA papier n°112
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