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Domaine étranger Paris

avril 2010 | Le Matricule des Anges n°112 | par Dominique Aussenac

Comment un homme peut-il ne pas perdre la face, s’accommoder de ses bassesses, mieux adopter une superbe, un dandysme littéraire tout en se comportant comme le dernier des salauds ? Comment peut-il demeurer impuni et laisser dans ses mémoires des brouillards équivoques, jubilatoires ?
Les opacités de l’Histoire, la tourmente franquiste hantent l’œuvre de José Carlos Llop. Il les a vécues à travers un double filtre : un père général d’État-major et la vision décentrée d’un îlien, il naquit à Majorque en 1953. Son quatrième ouvrage traduit en français mêle biographie, enquêtes journalistiques, littéraires, policières, métaphysiques. Il tente de cerner la personnalité d’un écrivain désigné uniquement par ses initiales CGR. Comme si elles portaient une globalité anonyme, une existence siglée, absente d’humanité ou plutôt une vie de papier. L’homme a-t-il été happé par la littérature ? S’est-il instauré héros de sa propre vie ? CGR, c’est César Gonzalez-Ruano (1903-1965), poète, auteur dramatique, journaliste : Hermès aux deux visages. Prestance aristocratique, de la séduction, de l’audace et noceur effréné, capable des pires ignominies. Deux événements suscitent l’intérêt du Majorquin. Pourquoi CGR a-t-il quitté précipitamment l’Allemagne où il menait la vie « confortable et gâtée d’un correspondant étranger », en octobre 1940 pour Paris ? La santé ? Le vol d’un tableau ? à Paris, il mènera grand train, possédera quatre demeures, décidera d’abandonner la littérature. Mais pourquoi malgré ses protecteurs, les Allemands l’incarcèrent-ils un temps ? Les dollars, le gros diamant, le passeport vierge estampillé qu’il avait sur lui appartenaient-ils à un juif dépouillé, à qui il aurait promis la fuite à l’étranger ? L’homme passera à travers toutes les mailles jusqu’à sa mort, tonitruant que « Paris en pleine occupation était plus amusant que dramatique ». Aux zones d’ombres, Llop ne rajoute finalement que des points d’interrogation, mais avec une extrême finesse générant une laitance corrompue d’ors et d’ordures, mâtinée de colère et de douleur rentrées. « C’est écrit par quelqu’un, dirait-on, pour qui l’histoire des hommes, et leur souffrance, n’est que le prétexte d’une chronique journalistique.  »

PARIS : SUITE 1940
DE JOSé carlos llop
Traduit de l’espagnol par Edmond Raillard
Jacqueline Chambon, 185 pages, 18

Le Matricule des Anges n°112 , avril 2010.
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