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Domaine étranger Mes seuls dieux

mai 2010 | Le Matricule des Anges n°113 | par Lucie Clair

Mes seuls dieux

Etre femme n’est pas une sinécure. C’est en tout cas le point de vue des jeunes protagonistes du premier recueil de nouvelles de l’Indienne Anjana Appachana. Dans un mélange audacieux et attachant de gravité et de comédie bollywoodienne, entrelaçant les dieux et les mythes du Ramayana et l’héritage biblique des Anglais, chacune des sept situations met en scène deux générations de femmes aux prises avec l’évolution des mœurs, le poids des rituels, des préjugés, et l’ombre de la violence conjugale ou familiale, celle qui est tue, cachée, volontairement ignorée par crainte du scandale, quand bien même il en va de la vie même de la victime (« Incantations »).
Ce sont des familles aisées, cultivées, au sein desquelles les filles font des études, choisissent leur mari, travaillent… mais demeurent tenues par leur famille dans l’ignorance des choses de la vie - et de la sexualité à laquelle leurs aînées n’ont pu « qu’acquiesc(er) sans protester à ce qu’un instinct leur disait de devoir supporter, prêtant l’oreille, pendant l’acte, comme à autant d’incantations, aux lointains refrains des voix de leurs mères psalmodiant, fais ce que ton mari te dit de faire, accepte, supporte. » Et qu’elles se heurtent à la silencieuse et laminante désapprobation de leur belle-famille (« Bahu »), ou qu’elles rencontrent en chemin le machisme le plus sourd, y compris sur le lieu de travail (« Sharmaji & les sucreries de Diwali »), la marge de manœuvre entre les multiples paradoxes à gérer est réduite.
Publiées en 1991 en Angleterre, ces nouvelles inscrites dans la réalité de la fin des années 80 gardent pourtant toute leur actualité, par une approche subtile qui, loin de rejeter dos à dos modernité et tradition, cerne avec finesse leurs points d’accroche, et comment, par effet mécanique d’adhérence, ils produisent comme une viscosité obérant les possibilités d’évoluer, de s’émanciper - sauf à s’enfuir à l’étranger (« Sa mère »).

MES SeULS DIEUX
de ANJANA APPACHANA
Traduit de l’anglais (Inde) par Alain Porte,
Zulma, 250 pages, 18,50

Mes seuls dieux Par Lucie Clair
Le Matricule des Anges n°113 , mai 2010.
LMDA papier n°113
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LMDA PDF n°113
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