La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Essais Des têtes tombent

juin 2010 | Le Matricule des Anges n°114 | par Serge Airoldi

La Révolution de Naples : Les Dix jours de Masaniello

Le grand intérêt de ce livre est de s’intéresser à l’incroyable révolution que connut Naples pendant dix jours, en 1647, en exhumant le témoignage d’un chroniqueur contemporain, Alessandro Giraffi qui vécut ces folles journées. Pour bien comprendre ces événements, il faut se souvenir du contexte historique, des razzias organisées dans les campagnes du Mezzogiorno par la monarchie espagnole engagée dans la guerre de Trente Ans afin d’enrôler en masse. Il faut aussi se souvenir des impôts, toujours plus fous qui étranglaient les populations et aussi d’une spéculation ahurissante qui conduisit les vice-rois espagnols de Naples à aliéner leur part de souveraineté et à brader la machine d’état au seul profit des privilégiés. L’histoire éternelle. à Naples, ce dimanche 7 juillet 1647, c’est l’explosion. Tommaso Aniello d’Amalfi, un obscur pêcheur prend la tête d’un groupe et incendie la maison des taxes sur les fruits. C’est le début d’une révolte, bientôt une révolution. Elle dure dix jours jusqu’à l’assassinat de Masaniello à qui l’on tranche la tête avant de la lui recoudre. Pendant tout ce temps, c’est un flot de sang qui coule. Les meubles des palais brûlent. D’abord, Masaniello et les siens observent une discipline de fer dont les débordements sont très sévèrement sanctionnés. Puis, l’aventure se gangrène. Vite. Giraffi dresse un portrait à double lame de Masaniello par lequel il est manifestement ébloui et qu’il abandonne une fois qu’il est pris par la spirale de la démence.
Dans une forme d’époque qui convoque les métaphores naturalistes et les références à l’Antiquité, Giraffi signe pourtant un ouvrage haletant, il enchaîne les péripéties et raconte la comédie humaine, ses drames, ses flambées, ses postures, tous ses vils calculs. Bien sûr, Masaniello, Spartacus malgré lui, inspira ensuite la mythologie républicaine italienne jusqu’à l’Unité. Bien sûr, le lecteur comprend rapidement qu’il est noyé dans la fureur et que dans l’ombre sont tapis ceux qui tirent d’autres ficelles. Bien sûr, c’est un héros poussé comme un champignon, incapable de fixer le soleil qu’il croyait soudain apprivoiser. Cet aveuglement le perd. La force de son destin le dépasse et au fond, c’est ce qui rend sa brève épopée tellement singulière.

La Révolution de Naples Les dix jours de Masaniello D’Alessandro Giraffi
Traduit de l’italien par Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Anacharsis, 240 pages, 21

Des têtes tombent Par Serge Airoldi
Le Matricule des Anges n°114 , juin 2010.
LMDA papier n°114
6,50 
LMDA PDF n°114
4,00