La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Grands écarts

mars 2011 | Le Matricule des Anges n°121 | par Richard Blin

Cher auteur... de mes jours infortunés

Il ne manque décidément pas d’idées ni d’humour, Jacques Géraud. Dans la veine de ses Petits proustillants (Lmda N°69), il nous propose aujourd’hui 24 lettres de réclamation dues à autant de personnages – douze de chaque sexe – s’adressant très familièrement à leur auteur pour lui dire tout le mal qu’il pense du rôle ou du destin qu’il leur a réservé, avant de s’inventer une deuxième vie plus conforme à leurs aspirations. Qu’il s’agisse de Julien Sorel, sacrifié à la fleur de l’âge, de Jean Valjean, condamné à la chasteté absolue, de la Juliette ou de l’Eugénie de Mistival de Sade contraintes, quant à elles, au stupre à gogo, de Meursault dépourvu de prénom, de Zazie interdite de métro, du Petit Poucet, d’Odette Swann, du Corbeau de la fable ou de l’âne Cadichon sous-employé par la comtesse de Ségur, chaque lettre relève du décalage, d’un art de la dissonance obéissant à la logique de l’association libre, et jouant du télescopage incessant des registres : le réaliste et l’onirique, le convenable et l’inconvenant, le parodique et le comique, le profane et le sacré. Subvertissant les règles qui gouvernent les hiérarchies, déterminent le système des valeurs ou président à l’enchaînement des faits, Jacques Géraud fait la part belle au corps, au sexe, à cette forme d’obscénité qui, surgissant de manière incongrue, vient troubler tous les codes, contaminer tous les systèmes. Renversements, envols, extases, carnavalisation, c’est d’un art consommé de la gratuité, de la dépense que fait ici preuve Jacques Géraud : dans la bouffonnerie du contraste entre petites causes et grands effets ; dans l’approche oblique de tout ce qui tend à faire pactiser les inconciliables. Une écriture jubilante, sur fond d’échos intertextuels, d’hyperbolisation grotesque et d’impertinence ironique

Richard Blin

Cher auteur… de mes jours infortunés
Jacques Géraud
JBZ & Cie, 150 pages, 12,95

Grands écarts Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°121 , mars 2011.
LMDA papier n°121
6,50 
LMDA PDF n°121
4,00