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Domaine français Photos volées Le Livre de Sabine

mai 2011 | Le Matricule des Anges n°123 | par Franck Mannoni

Un carnet d’écriture, un récit : les deux derniers textes publiés d’André Benchetrit (1955-2009) évoquent, chacun à leur manière, l’attention particulière que portait l’auteur aux petits bonheurs de la vie. Photos volées, dernière œuvre achevée de l’écrivain, est porteur d’une belle morale : quel que puisse être le réalisme d’un cliché, il est balayé par la puissance évocatrice des mots. Un ordinateur volé, des fichiers disparus et voilà les souvenirs d’un week-end en amoureux qui s’envolent. André Benchetrit tente de les faire revivre, en décrivant des photos qui n’existent plus. Mieux, en faisant naître un univers qui a valeur de conte poétique contemporain, il ne propose pas un récit de voyage, mais un récit sur le voyage. L’enthousiasme de l’instant y est toujours tempéré par un narrateur qui se pose en spectateur de son périple, conscient de la fragilité de la vie humaine : « J’accepte de regarder grandir Léo, malgré mes cheveux gris, malgré les chiens de l’angoisse qui viennent me mordre les mollets ». Face à l’inéluctable fin, demeure cet onirisme consolateur, qui permet de convoquer le passé à tout instant, déconnecté du contexte, idéalisé : « Les visages sourient, attrapent la lumière, bougent, s’accrochent, jouent ». Un défi au temps que l’auteur a bien du mal à relever dans Le Livre de Sabine, un témoignage poignant sur les derniers mois d’un couple. Elle, Sabine, est atteinte d’un cancer dont l’issue ne fait aucun doute. Lui, l’écrivain, entame un carnet d’écriture, pour dominer son désespoir. Les séances de radiothérapie, de chimiothérapie, la douleur, la peur, la honte, la colère, l’amour, mais aussi les petits soucis du quotidien (des textes refusés, les problèmes d’argent, des projets qu’il faut continuer à soutenir) : André Benchetrit mêle tout cela dans ses confidences, sans jamais s’épargner. Il livre aussi le fil directeur d’une œuvre : « nous habitons un espace entre les vivants et les morts. Et peut-être qu’appréhender cet espace c’est plus facile pour moi quand je te fais passer de l’autre côté du papier ». Un ailleurs toujours accessible.

Franck Mannoni

André Benchetrit
Photos volées
Editions Isabelle Sauvage, 51 pages, 13
Le Livre de Sabine
Le Rouergue, 73 pages, 12

Le Matricule des Anges n°123 , mai 2011.
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