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Domaine étranger L' Ami des femmes

mai 2011 | Le Matricule des Anges n°123 | par Thierry Guinhut

L' Ami des femmes

Nombreux sont les romans qui nous abreuvent d’amour, de bluettes sentimentales, d’histoires d’adultère. Il faut donc offrir une dimension supplémentaire pour que nous acceptions de lire d’un œil plus qu’indulgent cet Ami des femmes. Dans un registre doux-amer, Diego Marani conte l’histoire d’Ernesto, un homme à femmes qui souhaiterait pourtant échapper à leur emprise. Ce n’est pas un Don Juan forcené, ni un Casanova brillant, mais un homme à la quarantaine banale, un professeur de lettres qui écrit un peu et s’est marié par convention. Bien qu’antihéros, il s’offre des frissons hors du foyer conjugal. Peur du désir, peur de la souffrance amoureuse, il joue le fougueux pour se rassurer autant que se protéger de la passion, de ses désordres et de ses grandeurs. Ce serait plutôt une amitié asexuée qu’il rechercherait, sans y parvenir, si souvent excité qu’il est par le désir, avec ses collègues Laura et Marisa, puis une ancienne élève, Lucia : « la précocité de la jeune fille l’effrayait et l’affamait à la fois ». Jasna, Slovène et femme fatale, complétera la périlleuse initiation. Entretemps, il s’est heurté à l’étrange docteur Parovel, mentor en immoralité et trouble observateur. Proche de la naïveté romantique, Ernesto est dépassé par ces femmes parfois cruelles, cyniques, voire dominatrices, qui se jouent de lui, à la limite du « jeu pervers », quoique l’écriture ne tombe pas dans l’obscénité. Ainsi les rôles traditionnels sont inversés, sans que notre pauvre homme trouve enfin la paix… L’auteur de Nouvelle grammaire finnoise, son roman le plus connu, donne ici une chronique sentimentale et sexuelle bien contemporaine et légèrement satirique, mais peut-être décevante : en effet, son personnage finit par « réaliser que ses sentiments ne lui avaient rien appris ». Reste, dans Trieste qui fut la ville de Svevo, le parfum de fines analyses psychologiques tourmentées.

Thierry Guinhut

L’Ami des femmes
Diego Marani
Traduit de l’italien par Ana Colao
Rivages, 320 pages, 21,50

Le Matricule des Anges n°123 , mai 2011.
LMDA papier n°123
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