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Domaine étranger Réclusion à perpétuité

janvier 2013 | Le Matricule des Anges n°139 | par Franck Mannoni

Réclusion à perpétuité

Le 10 novembre 1978, Fedele Calvosa, procureur de la République, son chauffeur et son agent d’escorte sont abattus lors d’un attentat perpétré par les Formations Communistes Combattantes. L’Italie vit les pires heures des « années de plomb » : groupes d’ultra-gauche, d’extrême droite, francs-maçons et services secrets se livrent une guerre permanente. Jugé en 1979 pour avoir participé au guet-apens, Nicola Valentino, qui n’a que 24 ans à l’époque, est condamné à la prison à vie. Il rejoint la cohorte de prisonniers politiques qui se succèdent en salles d’audience. Libéré après 27 ans, 8 mois et 8 jours, il milite depuis contre la réclusion à perpétuité. Dans son livre témoignage, il raconte son expérience et donne la parole aux détenus : « Trois ans sont pour moi un seul jour, à la fois très court et très long. Je me retourne mentalement sur ce temps que les événements ne distinguent pas et il me semble bref : un jour n’est pas dissemblable de l’autre ». Il n’oublie pas les femmes, ignorées en tant que pensionnaires des pénitenciers, d’autant plus inexistantes lorsqu’elles y restent à vie. La détresse affective et sexuelle marque leurs corps : « Je raconte ces souffrances que j’ai subies, et je ne suis pas un cas exceptionnel, pour dire que tout ce qui arrive à l’utérus advient parce qu’on ne s’en sert pas, parce qu’il est contraint par la perpétuité à une ménopause forcée ». Les hommes ne sont pas en reste : « La chose amusante que les détenus eux-mêmes ignorent est que se masturber en prison est un délit parce que la prison est un lieu public et qu’on peut être dénoncé pour acte obscène ou puni par la perte d’un semestre de libération anticipée ». Dans cet enfer, la création préserve de la folie. Beaucoup peignent ou écrivent, souvent des poèmes : « Pourquoi la nuit, celle du premier de l’an ne tue-t-elle pas l’espérance ? Personne ne devrait vivre avec elle. Elle est mort lente, usure, lente capitulation des rêves ». Pour Nicola Valentino, la perpétuité se pense indépendamment du crime commis. Seule doit demeurer cette exigence morale : la peine est-elle humaine ?

F. M.

Réclusion à perpétuité
Nicola Valentino
Traduit de l’italien par Nathalie Castagné
La Différence, 234 pages, 18

Le Matricule des Anges n°139 , janvier 2013.
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