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mai 2013 | Le Matricule des Anges n°143 | par Emmanuel Laugier

Enfant des deux grandes guerres, Fernand Deligny (né en 1913) eut très vite l’intuition, face à l’effondrement des civilisations européennes et de leur rationalité triomphante, de l’importance qu’il y avait à « vivre et faire vivre ceux qui sont sur les bords du lien communautaire  » (S. A. de Toledo). Il fut instituteur et éducateur dès les années 30 d’enfants « déclassés », de leur propre famille comme de tout rapport à eux-mêmes, et souffrant selon les discours psychiatriques de « troubles du comportement ». C’est à partir des marges sur lesquelles l’enfant autiste existe « ici et là » que les Cartes et lignes d’erre furent dessinées par des éducateurs non-spécialisés. Ces sites, nommés « Aires de séjour », Deligny les crée en 1968 dans les Cévennes : ils s’appellent « L’île d’en bas », « Monoblet », « le Serret », « Graniers », « Le Palais », etc. Magnifique objet, ce volume relié, de grand format, s’ouvrant verticalement, expose plus de deux cents relevés en couleur des parcours que firent ces enfants sur les sites où ils vivaient, accompagnés de leurs « éducateurs ». Ces derniers consignèrent par ces tracés fascinants le monde que chacun de ces enfants sans langage articulé dessinait, des mouvements topiques (fondateurs du lieu) à ceux dits dystopiques, décloisonnés, sans cesse en rupture, sans finalité ni but. En les regardant se déplacer, en mémorisant l’ensemble de leur dérive (entre la cuisine, le ruisseau, la chambre, le feu), Deligny inventa un langage non-verbal. La création d’un « espace commun » soulagea ses êtres de la souffrance intolérable de l’autisme, favorisant « une sorte d’allégresse, une autonomie  » que les institutions ne pouvaient offrir ni penser.

Emmanuel Laugier
Cartes et lignes d’Erre
Traces du réseau

de Fernand Deligny 1969-1971
Descriptions de Sandra Alvarez de Toledo
L’Arachnéen, 414 pages, 55

Le Matricule des Anges n°143 , mai 2013.
LMDA papier n°143
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