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Domaine étranger Seuls le ciel et la terre

juillet 2013 | Le Matricule des Anges n°145 | par Lionel Destremau

Seuls le ciel et la terre

Le premier roman de Brian Leung, Les Hommes perdus, était inspiré des origines américano-chinoises de l’auteur. Son deuxième y revient, mais en prenant une tout autre ampleur, croisant le portrait d’une héroïne, telle que la mythologie des pionnières du Far West peut en produire, avec le destin de la première génération d’émigrants chinois venus sur le sol américain. En 1927, Adèle Maine a atteint un âge respectable et revient à Dire Draw, petite ville minière du Wyoming où son existence a basculé quarante ans plus tôt. Elle avait à peine 20 ans quand elle quitta le Kentucky au décès de son père alcoolique, pour aller rejoindre son frère dans ce simulacre de ville, à cinq heures de marche de Rock Springs. Tommy, ce frère qu’il lui avait vanté une concession prospère et qui n’est en réalité qu’une terre désolée, aride et sans valeur, a été contraint de rejoindre la cohorte de mineurs de charbon qui survivent tant bien que mal dans des conditions effroyables. Aux blancs qui descendent dans les mines, s’ajoutent ceux que l’on considère comme des sous-hommes corvéables à merci, les Chinois, exploités jusqu’à l’os par la compagnie des chemins de fer, l’Union Pacific, qui détient les mines. « Addie » ne se laisse pas abattre. D’un caractère bien trempé et bonne chasseuse, elle vend du gibier aux mineurs. Mariée à l’un d’eux, Muuk, elle se rapproche peu à peu d’un cuisinier chinois, Wing Lee. Une amitié qui ne passe pas dans la communauté blanche, et encore moins lorsqu’éclatent des émeutes qui vont exacerber le racisme ambiant et mettre la ville à feu et à sang. Addie sera contrainte de fuir et de vivre avec le fantôme d’hommes disparus dans des circonstances tragiques…
Si Brian Leung saisit à merveille les grandes étendues de l’Ouest sauvage, met en lumière un épisode méconnu de l’émigration chinoise dans l’Histoire américaine et, en miroir, la dureté de ces temps et ces lieux où l’amour est un sentiment abstrait, il prend son temps pour le faire, et il est dommage que certaines longueurs freinent l’adhésion qu’on aurait souhaitée totale à ce roman.

Lionel Destremau

Seul le ciel et la terre
Brian Leung
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Hélène Fournier
Albin Michel, « Terre d’Amérique », 380 pages, 22,50

Le Matricule des Anges n°145 , juillet 2013.
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